mardi 27 juillet 2010

Courage à mes collègues grenoblois...


Voilà une situation qui semble bien tendue, que celle des collègues policiers en poste à Grenoble. Beaucoup ont eu, à minima, vent des éléments qui ont embrasé la ville. Pour rappel, le 16 Juillet dernier, un braquage vient d'être commis au préjudice du casino de la banlieue grenobloise.  
Des policiers, rapidement sur place, prennent en chasse un des braqueurs, Karim Boudouda ; la course-poursuite est engagée sur une quinzaine de kilomètres. A l'issue, au résultat, serait-on tenté de dire, un braqueur est mort, vraisemblablement par un coup de feu provenant d'une arme policière.  Vous aurez remarqué que j'ai évité de parler d'homme « abattu », et c'est volontaire. J'ai donc recherché la définition du mot, qui parle de quelqu'un qui tombe de sa hauteur sous le coup d'une arme à feu. Donc, à priori, pas de problème. Mais, je sens, à titre personne, comme une connotation dénonçant une volonté de tuer avec préméditation. Et ce n'est pas le cas. Mais, soyons précautionneux, une enquête est en cours, sur les circonstances de la fusillade, comme cela se fait systématiquement, j'insiste, en cas de départ de coup provenant d'une arme policière. Et, croyez-moi, si excès il y a, ils sont sanctionnés. Il n'est pas question de protection particulière.
A la suite de ce drame, parce que c'en est un, que la mort d'un homme, des émeutes ont enflammées la cité grenobloise. La tension serait montée d'un cran puisqu'on nous explique que les voyous se seraient donné pour mission de venger la mort d'un des leurs, et donc là, je le dis « abattre » un policier. On entend des termes « un flic une balle ».
La police grenobloise a vu arriver 3 demandes de mutation, et 20 demandes de repos provisoire. C'est compréhensif, mais j'espère que ce sont bien, là, les volontés de la police. Désormais, selon le Ministre de l'Intérieur, le RAID, ainsi qu'un groupe du GIPN seraient déployés, en plus de services des départements voisins (on parle de policiers lyonnais ou marseillais). En parallèle, des « mesures de protection » ont été décidées pour les policiers de la BAC grenobloise. Encore une fois, j'ose espérer qu'il ne s'agit pas là de mesures de sanction pour « éviter de mettre le feu ». ce serai, à mon sens, dramatique, puisque, pardonnez-moi l'expression on « baisserait la culotte ».
Comment en est-on arrivé là ?
Je n'ai pas la prétention de tout connaitre, bien loin de là. Mais combien de témoignages, souvent anonymes, parlent, en quelque sorte, d'abandon des cités. Et c'est une réalité que de dire que, parfois, des ordres sont donnés de ne pas entrer dans une cité pour éviter de l'embraser. A cet instant-là, les voyous gagnent du terrain. Je sais que c'est un sujet sensible, mais parlons des chasses. Les autorités policières ne cessent de répéter qu'elles sont interdites. Vous voyez un véhicule volé, si il « met le pied dedans » pour prendre la fuite, il ne faut rien faire. L'argument avancé : ne pas risquer la vie d'autrui (un passant, par exemple) pour un simple vol. Et cela, les voyous le savent. Ils savent qu'ils peuvent partir, bien souvent, ils ne seront pas suivis. En tous les cas, ils n'ont aucun intérêt à fuir. A mon sens, même si je comprends l'argument avancé, on laisse du terrain aux voyous. D'une manière générale, croyez-moi, ils n'ont absolument plus la « peur » du flic. Loin de là. Je ne vous parle même pas de respect, la notion ayant disparue depuis bien longtemps. Pourquoi, plutôt que d'interdire les chasses, ne formerait-on pas les policiers à la conduite rapide, de manière générale ? Certes, on ne peut nier que le risque zéro est approché, mais quand-même.
Voilà mon sentiment. Depuis maintenant 30 ans, régulièrement, les voyous gagnent du terrain sur les policiers. D'aucuns diraient « la peur a changé de sens ». Il n'y a qu'à voir le reportage que vous trouverez ici, et qui est criant de vérité.
Vous avez, ensuite, une homme, de la communauté des gens du voyage, qui tombe sous les balles d'un gendarme. à Saint-Aignan. Le gouvernement et le Président de la République se saisissent du dossier (tardivement ? à chaud du fait de l'actualité ? certainement), et immédiatement, vous avez des hommes politiques, du bord opposé, qui dénoncent la « stigmatisation de la communauté des gens du voyage). De par ce genre de réaction, on laisse du terrain aux voyous. Tous les membres de la communauté des gens du voyage ne sont pas des délinquants, c'est une réalité, et personne n'a dit cela (ou alors, je n'ai pas entendu). Mais c'est une autre réalité que de dire qu'il existe un réel problème avec nombre de membres de cette communauté. Que ce soient des Roms ou les manouches. Combien de vols, de cambriolages dénombre-t-on, à l'année ? Par certains modes opératoires, les faits sont signés ; sur Paris, par exemple, nombre de roms pratiquent, de manière habituelle, le cambriolage. Et ils sont très malins. Donc, difficile à arrêter.  Ce sont maintenant des jeunes filles, souvent mineures,  qui procèdent aux cambriolages, pendant que les parents sont en bas, à faire le guet. Et pourtant, ces cambriolages sont une réalité. On le sait. Parlez-en aux habitants du 16 ème ou 7 ème arrondissement parisien. Certes, ils n'ont pas connaissance, souvent, de l'auteur du cambriolage dont ils ont été victime, mais bien souvent, ce sont bien des roms qui en sont à l'origine. Mettez des policiers à demeure dans le quartier, et ils iront à coté. Ils savent très bien que les mesures ne sont que provisoires. Et dans trois mois, les rondes policières seront moindres, et ils reviendront. Bref, le jeu du chat et de la souris.
Vous l'aurez compris, mon message est le suivant : l'Etat de droit recule. Et c'est dangereux. A-t-on atteinte un point de non retour ? Je pense que oui. Mais ce n'est que mon avis.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

test