jeudi 24 juin 2010

"plus de flics dehors", qu'il a dit !


Voilà donc Nicolas Sarkozy qui reprend les renes de la Police. Tout dernièrement, il aurait demandé à notre ministre de tutelle, Brice Hortefeux, de revoir l'organisation des services de Police. Plus précisément, il a évoqué les patrouilles de Police qu'il ne souhaite plus voir à trois. J'avoue être bien curieux de l'argumentaire que NS pourrait nous présenter. En réflechissant quelque peu, je pense qu'il va faire état de deux patrouilles de trois qui pourront désormais en former trois de deux ! C'est mathématique. Je n'y vois là que le seul et unique argument qui tienne la route, pour tout un chacun qui ne connait pas trop la police.
Bien évidemment (enfin, pour moi, c'est évident mais bon, sait-on jamais !) cet avis n'est pas du tout partagé par les policiers ! Tout d'abord parce que notre Président sous-entend déjà que le 3ème d'équipage ne sert à rien. Et c'est la première erreur. Ensuite, les policiers y voient une atteinte à leur sécurité.
Et là, tous ceux qui, un jour ou l'autre se sont abreuvés d'une série policière vont se dire « mais aux Etats-Unis, ils sont seuls, dans les voitures ».  C'est vrai, ils sont seuls ; c'est on ne peut plus vrai. Mais j'attend alors de voir la réaction du public lorsque, en France, un policier intimera l'ordre, de par un mégaphone placé sur sa voiture, au chauffeur d'en face, de sortir de sa voiture les mains sur la tête... (trois petits points pour vous épargner la suite, couché au sol, etc...).
Autre point, l'heure est à la réduction du parc auto des services de police, comme je l'ai déjà dit par ailleurs (...). Donc, des véhicules à deux signifierait augmenter le parc ; assez contradictoire !
Mais surtout, et c'est là le point le plus important, dans bon nombre de circonscriptions, franciliennes et de province, beaucoup de véhicules ne sont déjà équipés que de deux fonctionnaires. Il n'est donc pas rare d'avoir, sur une ville, une patrouille a trois, et une seconde patrouille de deux. Et là, d'une manière générale, on s'arrange, en fonction des affaires. Le véhicule à 3 s'occupe des interrventions susceptibles (le mot est important, puisqu'on ne sait jamais où l'on va) d'être les plus risquées, et le véhicule à 2, à contrario, où il y a le moins de chance d'avoir des problèmes de sécurité (une assistance aux pompiers pour une ouverure de porte, un problème de stationnement, un port de pli, etc...).
Parmi tous ces arguments, c'est le problème lié à la sécurité qui est le plus important. En effet, combien dénombre-t-on, en France, de policiers blessés en service, tous les ans ? A n'en pas douter, ces chiffres vont augmenter.
Alors, les bien pensant qui vont me dire qu'il est facile d'intervenir à plusieurs sur un seul, je n'ai qu'un chose à leur répondre : d'un point de vue policier, il ne s'agit pas d'équité, d'équilibrer les forces, mais bel et bien de faire cesser une infraction ou d'interpeler l'auteur d'une infraction délictuelle ou criminelle. Peu importe, donc les moyens, l'essentiel, c'est le but à atteindre. Et donc, forcément, qui dit effectifs répartis dit plus de difficultés à intervenir. Là, je sens qu'on va me dire « mais ils n'auront qu'à intervenir à plusieurs véhicules). Peut-être ; encore faut-il qu'ils soient disponibles, ou encore à proximité. Mais aussi, imaginons une intervention d'initiative de l'équipage, sur un contrôle d'identité, ou même un flagrant délit. Vous avez le chauffeur du véhicule qui doit rester avec son véhicule (ce sont des directives qu'ont les policiers, pour éviter tout incident avec le véhicule) ; il ne reste donc qu'un seul fonctionnaire pour, éventuellement, courir après un homme en fuite (puisque, au risque de surprendre, bon nombre d'hommes ou femmes pris en flagrant délit essaient de prendre la fuite ; si si, je vous assure, c'est vrai, allez comprendre pourquoi !).
Donc voilà ; CQFD. Les patrouilles à 2 fonctionnaires ne peuvent être qu'une mauvaise chose pour les policiers.
Alors certes, NS parle de mieux équiper les forces de l'ordre ; mais lorsque je vois le rafut que chaque nouvel équipement occasionne dans la presse, et donc dans l'opinion publique, je me pose des questions.
Le second point sur lequel a « appuyé » NS, ce sont les CRS qu'il ne souhaite plus voir en attente dans leur camion. Encore une fois, c'est un peu mal connaitre certains aspects de ce métier. C'est vrai que ces policiers (oui oui, ce sont des policiers) attendent, parfois plusieurs heures. Mais il faut rappeler qu'ils sont alors engagés sur ce que l'on appelle des services d'ordre. C'est-à-dire qu'une personnalité française ou étrangère va passer, et qu'ils sont donc chargé de sécuriser l'itinéraire. Et, pour ce faire, vu que les axes sont fermés bien avant le passage du cortège, ils sont employés bien longtemps avant.
L'objectif clairement avouré par Nicolas Sarkozy a donc pour but de mettre plus de policiers sur la voie publique ; et c'est une bonne chose, on ne peut que s'en féliciter. Que ce soit d'un point de vue citoyen ou encore policier. Mais d'autres choses sont à faire avant de s'en prendre aux patrouilles ou aux CRS. Commencons par remettre, sur la voie publique, tous les policiers qui font des tâches indues ; je pense à ceux qui gardent des portes toute la journée, ceux qui sont chargés de surveiller des condamnés dans les hopitaux, ceux qui réparent des voitures, qui font des serrures... bref, les idées ne manquent pas.
Lorsque tous ces policiers seront utilisés à un emploi qui correspond à leur mission première, déjà, on le verra rapidement, les choses iront mieux.
Enfin, ce que j'en dis, moi...

dimanche 20 juin 2010

Une "Equipe de France"? non! Plutôt une cité de France!


 En 1998, nous avions notre slogan « Black, blanc beur » ; la société française n'était pas peu fière de ce qu'elle avait placé en vitrine, vantant son système d'intégration qu'elle jugeait parfait. Tout le monde vivait ensemble, tout le monde s'aimait. Bref, le pays des bisounours. Nous voilà 12 ans plus tard, et voilà notre nouveau casting :
  • - Celui qui met le feu au quartier, qui ne respecte rien ni personne, Nicolas Anelka (est-ce une surprise?); celui-là même qui déclarait voilà quelques semaines qu'il n'avait pas besoin d'une coupe du monde, dans sa carrière!
  • - Le chef de la Cité, le capitaine: Patrice Evra; celui qui va vous expliquer que l'important, ce n'est pas ce qui se passe dans la cité, ce n'est pas les insultes, non non, surtout pas. Non, l'important, c'est trouver celui qui balance!
  • - Le caid, le porte flingue: Franck Ribery ; c'est celui qui décide de vie et de mort dans la cité; euh, dans l'équipe de France, pardon!
  • - Celui qui voulait être Kalif à la place du Kalif, Wiliam; en gros, le concurrent du capitaine. Celui qui joue le caïd, qui fait ce qu'il veut, quand il le veut. Il n'a pas eu son jouet, donc il boude!
  • - La victime, celui auquel on a demandé de rejoindre la cité, parce qu'il pourrait l'améliorer: Yoann Gourcuff. Mais, au final, il est terrorisé par les voyous du quartier, Euh, de l'Equipe de France. Celui qui, au passage des voyous, s'écarte du chemin, n'osant même pas les regarder!
  • - Le maire du village; Jean-Pierre Escalettes; celui qui ne comprend rien, qui pense que tout se passe bien dans sa petite ville. Sa cité s'est embrasée, et il ne comprend rien, puisque totalement dépassé par les évènements.
  • - Les anonymes; ces joueurs de l'Equipe de France qui ne disent rien, qui respectent la loi du silence; bref, les plus nombreux... avec un peu de chances, une fois sortis de la cité, ils en diront un peu plus sur ce qu'ils ont vécu dans la cité.
Et je ne vous parle même pas du sélectionneur, je ne sais pas où le mettre, ce qu'il fait. Le sait-il lui-même ?
Je ne pensais pas qu'on pourrait en arriver là. L'Equipe de France devait être une vitrine de la société française ; elle est devenue la vitrine des cités françaises. Celles où l'on bafoue l'autorité, où tout le monde vit un cauchemard quotidien, mais se tait par peur du petit groupe de voyous qui terrorise tout le monde. L'équipe de France, et, à travers elle, notre pays, est devenue la risée du monde entier. Mais est-ce étonnant ? A vrai dire, non ! Malheureusement.  
En même temps, j'essaye de positiver : nous sommes tout au fond du puits. Et c'est en repartant de zéro, à partir de bases saines, qu'on peut reconstruire. J'ose espérer que le Maire ne sera plus là dans quelques jours. Que son successeur pourra s'appuyer sur un nouveau sélectionneur qui va nous sortir de ce gourbi !
Exit les caïds, les Ribery, Evra, Gallas et Anelka. Dehors, ceux qui ne respectent rien, qui veulent faire leur loi. Mettons en avant desjoueurs fièrs de ce qu'ils représentent, de porter le maillot bleu, ceux qui pourront être des exemples pour les enfants qui les regardent devant leur téléviseur, qui portent leur maillot à la cour de récré !

vendredi 18 juin 2010

l'Histoire qui se répète


Les français aimeraient tellement que l'histoire se répète.
Le 22 Juin 2010, Raymond Domenech signera la réédition des français. 70 ans après celle de Pétain. Nous attendons maintenant le général De Gaulle de 2010.
Certains vont trouver le parallèle gênant, puisqu'il compare une guerre  mondiale avec un match de foot. Mais ce n'est pas directement ce parallèle, que j'ai envie de faire ; trop risqué.
Dans son allocution du 22 Juin 1940, le Général de Gaulle parlait d'honneur, de bon sens et de patrie. C'est cela, qui me vient à l'esprit.
Le football est aujourd'hui le sport le populaire en France. Et, au-delà de ce qu'il représente intrinsèquement, il est vecteur, dans notre pays, de consommation. Et, en allant encore plus loin, dans une période trouble comme celle que nous vivons, il aurait pu être vecteur d'un peu de ciel bleu, dans l'ombre des crises qui se succèdent dans le monde, et donc en France. Pour le coup, la France restera dans l'ombre. Et ce matin, c'est la grisaille, dans le ciel français. J'aurai pu parler de gueule de bois, mais, en général, elle survient après une bonne soirée. Et, bien évidemment, ce n'est pas le cas.
Pour en venir au discours du général, le mot qui me frappe le plus est « patrie ». J'écarte l'honneur parce que, à mon sens, si on le rapproche trop de la « fierté » et qu'il n'est pas maitrisé, il peut conduire à l'extrémisme. Le mot « Patrie », est,  pour moi, aussi un corolaire de « fierté ». Fier de la patrie, fier d'être français. Et, dans ce match de football, dans cette équipe,  il n'y avait aucune fierté. A l'inverse des joueurs d'autres nations, tels les joueurs du continent américain. Au nord, comme au sud. Eux sont fiers de venir en sélection. Non pas pour une question de médiatisation, de contrats publicitaires juteux, mais parce qu'ils représentent tout un peu peuple, et que cela représente quelque chose de bien plus fort que leur propre argent. Et ils se sentent portés par leur nation. Nos français, eux, sont isolés avec leur MP3 démesuré sur les oreilles, coupés du monde à tous leurs entrainements, avec une communication en dessous de zéro, donc négative. Les supporters aimeraient les porter, mais les joueurs ne daignent même pas les approcher. Alors, être portés !!!
Ces joueurs ont commis une faute bien plus grave que professionnelle. Dans toutes les écoles du sport français, ils sont des exemples. De quoi doivent s'inspirer notre enfant, maintenant ? Bref, au final, nous (ca fait mal, d'employer la 1ère personne du pluriel, et de s'inclure) n'avons que ce que nous méritons. Et bravo aux mexicains, qui eux, ont fait preuve de certaines valeurs. Et avant tout, ils prenaient du plaisir à jouer, à être ensemble.
Alors que faut-il faire ? Laurent Blanc sera-t-il à l'image de ce qu'on peut attendre ? Comment faudra-t-il s'y prendre ? A mon sens, cela passera par le fait de sélectionner des joueurs fiers de leur pays. Quitte à ne pas forcément choisir ceux qui brillent le plus dans le star système mondial, dans les plus grands clubs européens. Bref, des joueurs qui ont quelques notions de patriotisme, qui se battront, sportivement, pour la France, qui seront prêts à jouer positivement, un peu comme le soleil, sur le moral des français. Quitte à ce qu'ils n'aillent pas au bout, mais qui, au moins, se seront battus ensemble, avec des valeurs.
Mais, quelque part, ces joueurs sont à l'image de tous les français ; eux non plus ne sont pas fiers de leur pays, n'ont que peu de sens pour le mot « patriotisme ». Sans aller jusqu'au nationalisme ! Donc, si déjà, ceux qui sont le plus exposés médiatiquement montraient l'exemple, peut-être, que d'ici quelques années, les choses pourraient changer. En tous les cas, c'est un vœu que j'exprime.

samedi 12 juin 2010

Malaise dans la police


Cette semaine, la chaine Arte a diffusé une émission ayant pour thème "Le malaise dans la police", ou encore "La Police de Sarko".
Je ne regarde que très peu les documentaires ayant pour thème la police, puisque, d'une manière générale, tournés vers le sensationnel. Mais, cette fois-ci, c'est par hasard que je suis arrivé sur le reportage.
Et je dois dire que je l'ai trouvé excellent.

Il reflete, à mon sens, l'état d'esprit des policiers, en France, actuellement. Autrement dit, pris entre le marteau et l'enclume. Comprendre:
- le marteau --> les voyous
- l'enclume --> l'anti flic sociétal, l'abandon de la hiérarchie, de la classe politique...
Le débat qui s'en est suivi était très juste, à mon sens, avec de très bons interlocuteurs, donc Marc Lauboutin, que vous pouvez retrouver sur ce site.
Et, il l'a très bien expliqué, la police tourne actuellement de cette manière: un patron arrive dans un service. En moyenne, les policiers font 10 contraventions par jour. Un an plus tard, les policiers font 15 amendes par jour, et le patron est muté à un très bon poste, puisque en arrivant, il y avait 10 contraventions, et maintenant 15. Le patron suivant arrive; il y a 15 contraventions; donc, pour faire comme son prédecesseur, il voudra, un an plus tard, en avoir 20. Eh bien, c'est simpliste, mais c'est comme cela que tourne la police aujourd'hui. On s'appuie sur le quantitatif au lieu du qualitatif.
Effectivement, la politique du chiffre a été instaurée par Nicolas Sarkozy. Mais je pense qu'il n'a pas maitrisé le sens qu'en ont donné les patrons. Il y a eu, je crois, une grosse dérive. Sarkozy, je pense, voulais instaurer cette politique du chiffre pour contrôler, d'une certaine manière, l'activité de police, ce qui est normal. Mais il a oublié d'y inclure un instrument qualitatif, et les tauliers sont entrés dans cette brêche.
De l'autre coté, vous avez les voyous. On a l'impression, comme le dit un collègue dans le reportage, que "la peur a changé de camp". Lorsque j'entend un policier qui s'est fait tirer dessus, en maintien de l'ordre, dire qu'on lui a ordonné de ne pas sortir son arme, je suis scandalisé, outré. C'est dangereux pour le policier, mais surtout pour la societé. Les policiers ont l'impression que, d'une manière tout à fait volontaire, on laisse du terrain au voyou par peur de la bavure. Et là, c'est la societé qui tourne dans le mauvais sens. Et, par peur de cette bavure, même les politiques ne soutiennent plus leur police. Certaines interventions ne se font plus comme elles devraient se faire. Il faut éviter de faire ceci ou cela, au risque de mettre le feu aux poudres. Forcément, ca serait de la provocation. Dans certaines cités, si un véhicule de police entre, il se fait poursuivre, chasser, par les voyous. Oui oui, c'est bien dans ce sens-là !
 Il n'y a, aujourd'hui, plus aucune considération du métier de policier. Et, de ce point de vue là, ce sont les politiques qui en sont responsables.
Maintenant, comme aiment à le rappeler certains: on a la police qu'on mérite. Comprenne qui pourra !