samedi 11 décembre 2010

Le fossé se creuse

Voilà quelques temps que ce blog restait muet. Pour plusieurs raisons. Peu d’inspiration, dira-t-on.
Il m’était difficile de ne pas réagir à l’actualité policière. Pour rappel, à Bobigny, une Chambre Correctionnelle a condamné sept policiers à des peines de prison ferme. Les faits : en septembre dernier, un policier est blessé après avoir été percuté par un véhicule. Selon la procédure judiciaire qui s’engage, le conducteur d’un véhicule qu’ils avaient pris en chasse est désigné comme l’auteur des faits ; l’enquête semble démontrer que le fonctionnaire n’a pas été heurté par le véhicule de l’individu initialement désigné, mais en fait par un autre véhicule de police.
L’enquête s’est donc retournée contre les policiers qui étaient jugé cette semaine à Bobigny. Au résultat, les peines citées plus haut, supérieures aux réquisitions du Parquet.
Alors, quel peut être le sens de cet écrit ? Je suis policier, donc forcément, je vais défendre mes collègues. Oui et non. Je commencerai par le non, parce que si les faits sont tels qu’on les raconte (je n’ai aucune source directe, juste, comme tout le monde, le dires des médias), ils ne sont pas en adéquation de ce que l’on peut attendre d’un policier. Avant tout, probité. Pour autant, je ne vais pas faire de leçon de morale. Je ne suis pas parfait. Je m’abstiens. Joker.
Nous sommes d’accord, ce qui s’est passé, tel qu’on nous le présente n’est pas bien. Mais je m’interroge. On condamne donc ces policiers à des peines de prison ferme. Ces policiers vont donc aller en prison (en théorie, puisque, en deça d’une peine d’un an, les peines ne sont pas appliquées). Mais c’est bien cela que souhaitent les magistrats de Bobigny qui ont procédé aux condamnations.
Je ne vais même pas parler politique, mais je vais faire le lien avec ce que, d’où je suis, je peux voir.
Oui, c’est une réalité, les relations qu’entretiennent les policiers avec la magistrature de Bogigny sont différentes de celles que l’on vit avec d’autres parquets. Et, d’où je suis, ce sont 4 tribunaux auxquels je suis susceptible d’avoir à faire ; moi, mon groupe, ou mon service. Donc, des retours, j’en dispose ; directement ou indirectement. Mais ce sont des réalités.
Combien ai-je pu voir de mis en cause (qui sont réellement auteurs) sortir juste après leur comparution ? Que ce soit au cours d’une instruction ou d’une comparution immédiate. Et les affaires en parallèle sont nombreuses, donc les comparatifs tout à fait faisables. Nombre de décisions prises sont surprenantes, et en tous les cas ne vont pas dans le sens de la justice ; en tous les cas, pas celles qu’une victime est en droit de réclamer ! Pourquoi ? Comment en arrive-t-on là ?
J’ai la faiblesse de croire, sans chercher d’excuse, qu’il ne pourrait en être autrement. Je m’explique : prenons le cas d’un vol simple, à priori punissable d’une peine de 3 ans de prison, comme le prévoit le Code Pénal. Essayons de juger cette même affaire, en même temps, dans deux tribunaux différents ; à Bobigny (pour le coup), et en Creuse. Il est évident, et su de tous que la condamnation ne sera pas la même. A coup (presque) sur, le mis en cause sera bien plus fortement condamné en Creuse ; et, tout aussi surement, sortira libre de son audience à Bobigny. Mais personne ne fait rien pour lutter contre ces différences.
Explication : pendant que la Creuse voit 30 vols sur un mois (les chiffres sont imaginaires, et juste explicatifs), la Seine Saint Denis en voit 900 (là aussi, le chiffres est imaginaire, mais il illustre la disproportion entre les 2). Et à force de voir tous ces mis en cause, on leur trouve des excuses. Et tous les jours un peu plus. Et, chaque jour, on se dit qu’on ne peut pas envoyer tout le monde en prison, auquel cas, la population carcérale serait facilement triplée. Donc, les magistrats font des choix ; peut-être par proportion (je dis bien « peut-être »). Du genre, « pas plus de dix condamnation ferme par jour ». J’insiste bien, mes chiffres sont imaginaires, et ne défendent que MA théorie. Et donc, on condamne, sur une journée (ou sur un autre laps de temps) les dix faits les plus graves. Encore une fois pour ne pas faire exploser les chiffres. Et, ma foi, pour le reste, eh bien on fait avec.
A l’inverse, les affaires mettant en cause des policiers, sont bien moins nombreuses ; elles existent, c’est une réalité. Mais, au regard du nombre de vol, ou autre infraction, elles sont proportionnellement bien moins nombreuses. L’occasion, donc, de faire un exemple. Et c’est bien de cela dont il s’agit. L’exemple, chez les délinquants, il est inutile. Mais, devant les policiers, on se dit que peut-être cette condamnation va servir.
Et c’est typiquement ce qui s’est passé à Bobigny il y a 24 heures. Je n’excuse en rien les collègues qui ont, à priori, fauté. Mais, en termes de proportion, c’est tout simplement indécent. D’autant que, encore une fois, le policier subira une double peine ; la condamnation pénale, et la condamnation administrative qui le verra rayé des cadres de la Police Nationale.
Un jour ou l’autre, il faudra pouvoir juger des affaires similaires de la même manière, d’un coté à l’autre du territoire ; au risque d’en arriver où nous sommes. Et, forcément, de créer des tensions entre magistrats et policiers qui devraient normalement travailler ensemble ; ou, pour le moins, de manière cordiale. Et là, on fait tout le contraire ; les uns sont opposés aux autres.
Et je ne parle même pas de politique ; où l’on sait que la magistrature est, par nature, à gauche, et la police, à droite… allez comprendre ce qui s’est passé à Bobigny. Mais, une fois de plus, il ne s’agit pas de justice ! Mais le fossé se creuse !

jeudi 28 octobre 2010

Policiers = voleurs casseurs?


Depuis maintenant quelques jours, on assiste à une nouvelle vendetta. Enfin nouvelle, rien de moins sur.
Quoi qu'il en soit, désormais, nonobstant le fait qu'elle ne fait jamais ce qu'il faut quand il le faut, voilà que maintenant, elle passe de l'autre côté. Comment ? Quel côté ? Je m'explique.
Au milieu des tensions liées à la réforme des retraites, et des manifestations qui entourent les discussions parlementaires, voilà certains politiques et syndicalistes qui arrivent à bout d'arguments. Enfin, on pourrait le penser devant leur attitude.  Voilà que, devant la multiplication des incidents liés aux casseurs qui se mêlent aux manifestants, ils nous annoncent que, en fait, ces casseurs, ou du moins certains, ne seraient que des policiers.

Ces pseudo dirigeants nous expliquent leur théorie: ces policiers-casseurs seraient donc chargés d'envenimer une manifestation qui a tout de pacifique, pour en faire un gros "bordel", le tout pour les beaux yeux des journalistes, alors chargés de diffuser les images de violence. Avec, en bout de chaîne, le client du média qui, outré de ce qu'il voit, en arrive à se désolidariser des manifestations.
Là, je dis « chapeau bas ». Il fallait y penser!
Mais ce n'est pas fini.
Depuis trois jours, une autre information tourne sur l'ensemble des médias français: en l'espace de quelques semaines, trois journalistes se seraient fait voler leur ordinateur portable. Tous contenant des données sensibles relatives à leur enquête sur l'affaire « Woerth-Bettencourt ».
Le premier fait remonterait au début du mois d'octobre ; ce jour-là, un journaliste du site web « mediapart » se fait dérober du matériel informatique. Le 21 octobre, ce sont deux autres journalistes, du journal « Le Point » et « Le Monde » qui se font également voler du matériel.  Et, là, surprise, à demi-mot (voir un peu plus), les policiers seraient à nouveau à l'origine de ces vols !!!
Là, je n'ai que peu de mots devant cette grosse enquête. Un député en rajoute alors pour demander « qu'on détermine si les vols sont bel et bien liés et qui en sont le ou les auteurs ». Personellement, je ne doute pas que les enquêteurs en charge de ces vols aient attendu les instructions de ce parlementaire !
Comment peut-on imaginer que, désormais, des policiers puissent être à l'origine de ces basses œuvres. Mais peut-être suis-je naïf! Je vais alors citer l'un ou l'autre de mes collègues, en espérant qu'ils me pardonnent pour le droit d'auteur :
« il me vient un doute affreux
et si tous les sauvageons des cités et les casseurs n étaient que des policiers hors service qui s adonnent à un vice caché ou bien des policiers en service agissant sur ordre du ministère pour créer de l emploi
et si... tous les automobilistes en infraction étaient des policiers en civil agissant sur ordre
et si.... »
Au suivant de répondre :
« Et si on arrêtait tous de travailler pour vérifier que l'ordre public est bien maintenu et que la société fonctionne mieux sans notre présence !!! »
Et je vous passe des remarques suivantes.
Il est vraiment regrettable que de telles affirmations soient portées sur la place publique. De deux choses l'une :
  • les auteurs de ces allégations disposent de preuves, et c'est alors de leur devoir de les transmettre à la Police des Police ou quelque autre pouvoir ou contre pouvoir (à moins qu'ils ne soient désormais tous à la solde du gouvernement) qui existent en France; il me semble qu'il en existe suffisamment. Et à ce moment-là, qu'ils attendent les résultats d'enquête pour parler. Mais ils n'ont rien à faire sur les plateaux télé pour parler de cela. Il me semble qu'il y a d'autres chats à fouetter, en ce moment.
  • ces gens-là ne font que reprendre des rumeurs, font des interprétations d'images pour en tirer des conclusions. Et là, on appelle cela de la manipulation.
Ce qui est certain, c'est que les policiers, en plus de ne plus soutenus par qui que ce soit, sont maintenant, accusés d'être à l'origine des troubles à l'ordre public ! Le tout ayant pour effet d'amenuiser la confiance de tout un chacun vis-à-vis de sa police.
A quoi sert la Police? En tous les cas, pas aux règlements de comptes politiciens. Ca, c'est certain.


mardi 19 octobre 2010

Ça y est, c’est fait. Comme je le redoutai, la Cour de cassation, suivant les recommandations du parquet général, a déclaré, aujourd’hui, la garde à vue « à la française » non conforme au droit européen. Y compris pour ce qui relève de la criminalité organisée.

De fait, à compter du 1er juillet 2011, la présence de l’avocat au cours de la garde à vue devra être modifiée. Alors, un texte a déjà été élaboré au Ministère de la Justice, mais il devra être retoqué, puisqu’il n’avait pas changé le régime dérogatoire.  
Un pas de plus est franchi dans la défiance vis-à-vis des policiers et gendarmes. C’est dommage, mais c’est ainsi. Il va falloir faire avec.
Désormais, il va falloir que nos institutions s'organisent, et j'avoue craindre cette phase-là. Je ne suis pas sur que nous soyons prêts. Mais on verra bien.
Ci-dessous, l'arrêt concerné, tiré du site de la Cour de Cassation:
Arrêt n° 5699 du 19 octobre 2010 (10-82.902) - Cour de cassation - Chambre criminelle
Rejet
Communiqué relatif aux arrêts rendus le 19 octobre 2010 par la Chambre criminelle de la Cour de cassation
Demandeur(s) : M. J... X...
Vu l’ordonnance du président de la chambre criminelle, en date du 31 mai 2010, prescrivant l’examen immédiat du pourvoi ;
Vu le mémoire produit
Attendu qu'il résulte de l'arrêt attaqué et des pièces de la procédure que, dans une information suivie du chef d'infractions à la législation sur les stupéfiants, M. X... a été placé en garde à vue, en exécution d'une commission rogatoire délivrée par le juge d'instruction ; qu'il a sollicité l'assistance d'un avocat mais que la garde à vue, d'une durée totale de soixante-cinq heures, a pris fin avant l'expiration du délai de soixante-douze heures à l'issue duquel il aurait pu bénéficier de cette assistance, conformément à l'article 63-4, 7e alinéa, du code de procédure pénale ; que, mis en examen, il a présenté une demande d'annulation des actes accomplis durant sa garde à vue et des actes subséquents, au motif qu'il avait été porté atteinte à son droit à un procès équitable au titre, notamment, de l'article 6 § 3 de la Convention européenne des droits de l'homme en ce que, d'une part, il n'avait pu bénéficier de l'accès d'un avocat au dossier de la procédure et que, d'autre part, il n'avait pas reçu notification du droit de se taire ; que la chambre de l'instruction a rejeté sa requête ;
En cet état ;
Sur le moyen unique de cassation, pris de la violation des articles 9 et 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 6 § 1 et 6§ 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, 591 et 593 du code de procédure pénale ;
“en ce que la chambre de l'instruction a rejeté la requête en nullité présentée par M. X... ;
“aux motifs que M. X... est recevable à invoquer devant la chambre de l'instruction l'application de la Convention européenne des droits de l'homme qui a une autorité supérieure à celle des lois conformément à l'article 55 de la Constitution ; que, sur le moyen tiré de divers arrêts de la Cour européenne tels que cités dans la requête, il est à rappeler qu'aux termes de l'article 46, alinéa 1er, de la Convention européenne des droits de l'homme, les hautes parties contractantes s'engagent à se conformer aux arrêts définitifs de la cour dans les litiges auxquels elles sont parties ; qu’en réponse à l'argumentation développée à titre principal, il y a lieu d'objecter que :
a) contrairement à l'affirmation du mémoire, il est parfaitement erroné de soutenir qu'il est de jurisprudence constante que les solutions dégagées par la Cour européenne ont vocation à s'appliquer à tous les Etats signataires ; que, si tel était le cas, le requérant n'aurait pas manqué de produire les décisions de nature à conforter sa démonstration ; qu’or tel n'est pas le cas ;
b) est dépourvu de tout fondement textuel l'argument tiré de la distinction entre l’exécution des arrêts rendus par la Cour européenne des droits de l'homme qui s’applique seulement à l'Etat partie au litige et les solutions jurisprudentielles dégagées qui s'appliquent à l'égard de tous les Etats qui ont ratifié la Convention ;
qu’il est rappelé à cet égard qu'il appartient aux juridictions d'appliquer la loi, telle que définie par les textes applicables interprétés le cas échéant par la Cour de cassation dans les cas où les décisions de cette juridiction s'imposent aux juges du fond, non une philosophie dégagée d'une convention internationale ; qu’en conséquence, en application des principes généraux et de l'article 46, alinéa 1er, de la Convention européenne des droits de l'homme, le juge national n'est lié que par le seul texte de la Convention européenne ainsi que par les décisions de la Cour européenne ayant statué dans un litige auquel est partie l'Etat dont il dépend ; qu’en l'absence d'une décision de condamnation expresse de la France sur l'assistance concrète et effective d'un avocat dès la première heure de garde à vue par la Cour européenne des droits de l'homme, le moyen invoqué sera rejeté ; que sur le moyen tiré de l'article préliminaire du code de procédure pénale qui prévoit que toute personne poursuivie et suspectée a le droit d'être assistée d'un défenseur, les dispositions de la loi française prévoient, lors de la garde à vue, le droit, renouvelé à chaque prolongation, à l'assistance d'un avocat avec lequel le gardé à vue peut s'entretenir librement et confidentiellement pendant trente minutes, l'avocat pouvant formuler des observations écrites qui sont jointes à la procédure ; que cet avocat peut intervenir dès le début de la garde à vue ; que c'est, dès lors, dénaturer l'article préliminaire du code de procédure pénale que de l'interpréter comme imposant l'assistance d'un avocat dès le début de la mesure de garde à vue ; que quant au régime de la garde à vue pour des infractions particulières dont la nature impose une restriction à ce droit lequel n'est que différé, la requête soutient, d'une part, qu'aucun motif impérieux justifiant l'application de circonstances exceptionnelles n'est retenu, d'autre part, que c'est dans le cas où la garde à vue a pour motif la mise en cause dans un trafic de stupéfiants que l'assistance d'un avocat est primordiale du fait des lourdes condamnations pénales susceptibles d'être prononcées et que les chefs d'accusation dont a fait l'objet M. X... ne doivent pas avoir d'incidence sur le droit à l'assistance d'un avocat pendant la garde à vue ; que le droit français prévoit une intervention différée de l'avocat lorsque le gardé à vue est mis en cause pour certaines infractions d'une particulière gravité, ainsi les infractions à la législation sur les stupéfiants ; qu’est inopérant le moyen invoqué par le requérant, tiré de la décision Poitrimol c/ France rendu le 23 novembre 1993, d'une part, en la forme en l'absence de production aux débats de cette décision, d'autre part, quant au fond la question de l'assistance d'un avocat dès la première heure de garde à vue n'étant pas évoquée dans cette décision ; qu’en l'état de la jurisprudence actuelle de la Cour européenne des droits de l'homme, cette restriction n'apparaît pas contraire aux dispositions de l'article 6, alinéa 3, de la Convention européenne des droits de l'homme ; qu’enfin, n'apparaît pas plus expédiente, pour une démonstration de la nullité des procès-verbaux de garde à vue, l'invocation de l'article 802 du code de procédure pénale lequel dispose qu'en cas de violation des formes prescrites par la loi à peine de nullité ou d'inobservation des formalités substantielles, toute juridiction, y compris la Cour de cassation, qui est saisie d'une demande d'annulation ou qui relève d'office une telle irrégularité ne peut prononcer la nullité que lorsque celle-ci a eu pour effet de porter atteinte aux intérêts de la partie qu'elle concerne ;
“1) alors qu’il résulte de la jurisprudence conventionnelle que toute personne gardée à vue a le droit à l’assistance effective d’un avocat dès son placement sous ce statut ; qu’en jugeant que l’article 63-4 du code de procédure pénale qui donne la possibilité au gardé à vue de s’entretenir avec un avocat ne saurait être regardé comme violant les dispositions conventionnelles, aux motifs, radicalement inopérants, de l’absence de condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'homme, lorsque cet entretien ne permet pas à l’avocat d’avoir accès au dossier et de défendre utilement son client, la chambre de l'instruction a méconnu l’article 6 § 3 de la Convention européenne des droits de l’homme ;
“2) alors que toute personne gardée à vue bénéficie des garanties reconnues à la personne « accusée » au sens de l’article 6 § 1 et 6 § 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, dont le droit de se taire et de ne pas participer à sa propre incrimination ; qu’en jugeant que l’absence de notification de ce droit n’est pas contraire aux dispositions conventionnelles aux motifs, radicalement inopérants, de l’absence de condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'homme, la chambre de l'instruction a méconnu le sens et la portée des articles susvisés ;
“3) alors qu’enfin, l’article 64-3 du code de procédure pénale étant contraire au principe constitutionnel d’exercice des droits de la défense en ce qu’il ne permet ni l’assistance effective d’un avocat durant la garde à vue ni la notification du droit de se taire, il y a lieu de transmettre une question prioritaire de constitutionnalité au Conseil constitutionnel ; qu’à la suite de la déclaration d’inconstitutionnalité qui interviendra, l’arrêt attaqué se trouvera privé de base légale au regard des principes constitutionnels de l’exercice des droits de la défense et de la présomption d’innocence” ;
Sur le moyen, pris en sa troisième branche :
Attendu que, par décision du 9 juillet 2010, la Cour de cassation a renvoyé au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité présentée par M. X..., à l'occasion du présent pourvoi et formulée dans les termes suivants :"les dispositions du code de procédure pénale, notamment les articles 62, 63, 63-4 et 64, dès lors qu'elles permettent d'entendre une personne en garde à vue sans l'assistance d'un avocat, et ne garantissent pas la notification du droit au silence, sont-elles contraires aux principes des droits de la défense et à la présomption d'innocence exprimés notamment par l'article 9 et à l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ?" ;
Attendu que, par décision du 6 août 2010, le Conseil constitutionnel a déclaré l'article 64 du code de procédure pénale conforme à la Constitution et a dit n'y avoir lieu à statuer sur les autres articles déférés renvoyant à la décision qu'il avait rendue sur ce point le 30 juillet 2010 ; que, par cette dernière décision, le Conseil constitutionnel a déclaré contraires à la Constitution les articles 62, 63, 63-1 et 77 du code de procédure pénale et les alinéas 1er à 6 de son article 63-4, avec prise d'effet le 1er juillet 2011 et dit n'y avoir lieu à statuer sur l'article 706-73 du code de procédure pénale et le septième alinéa de son article 63-4 ;
Qu'il s'en déduit que le grief est devenu sans objet ;
Sur le moyen, pris en ses deux premières branches :
Attendu que, pour rejeter la requête aux fins d'annulation d'actes de la procédure de M. X..., l'arrêt se borne à relever l'absence, dans la Convention européenne des droits de l'homme, de mention expresse portant obligation d'une assistance concrète et effective par un avocat de la personne gardée à vue dès la première heure de cette mesure et de notification d'un droit de se taire, et le défaut de condamnation expresse de la France par la Cour européenne des droits de l'homme pour ce motif ; que les juges ajoutent qu'en l'état de la jurisprudence de cette Cour, la disposition du droit français prévoyant une intervention différée de l'avocat lorsque le gardé à vue est mis en cause pour des infractions d'une certaine gravité, tels les crimes et délits de trafic de stupéfiants, n'est pas contraire à l'article 6 § 3 de la Convention susvisée ;
Attendu qu'en prononçant ainsi, la chambre de l'instruction a méconnu le texte conventionnel susvisé, d'où il résulte que, sauf exceptions justifiées par des raisons impérieuses tenant aux circonstances particulières de l'espèce, et non à la seule nature du crime ou délit reproché, toute personne soupçonnée d'avoir commis une infraction doit, dès le début de la garde à vue, être informée de son droit de se taire et bénéficier, sauf renonciation non équivoque, de l’assistance d'un avocat ;
Attendu que, toutefois, l'arrêt n'encourt pas la censure, dès lors que ces règles de procédure ne peuvent s'appliquer immédiatement à une garde à vue conduite dans le respect des dispositions législatives en vigueur lors de sa mise en oeuvre, sans porter atteinte au principe de sécurité juridique et à la bonne administration de la justice ;
Que ces règles prendront effet lors de l'entrée en vigueur de la loi devant, conformément à la décision du Conseil constitutionnel du 30 juillet 2010, modifier le régime juridique de la garde à vue, ou, au plus tard, le 1er juillet 2011 ;
D'où il suit que le moyen ne saurait être accueilli ;
Et attendu que l’arrêt est régulier en la forme ;
REJETTE le pourvoi
Président : M. Louvel
Rapporteur : M. Straehli, conseiller
Avocat général : M. Raysséguier, premier avocat général
Avocat(s) : Me Spinosi

lundi 18 octobre 2010


J’ai eu l’occasion, aujourd’hui, de pouvoir assister à une partie du procès dit « Ferrara », qui se déroule actuellement au Tribunal de Grande Instance de Paris. Pour rappel, Antonio Ferrara et plusieurs présumés complices sont jugés pour avoir fait évader celui qu’ils surnomment « Nino » le 11 Mars 2003, de la Maison d’arrêt de Fresnes, où il était détenu.

Antonio Ferrara

Ce procès, devant la Cour d’Assise d’Appel, a démarré voilà six semaines. Et c’était aujourd’hui les réquisitions du parquet, représenté par Anne Vosgien et Francoise Mothes ont ainsi argumenté toute la journée pour soutenir l’accusation.
Pour Antonio Ferrara, ce n’était pas forcément le travail le plus difficile, dans la mesure où il lui était difficile de nier s’être évadé. Le jeu consistait, pour lui, comme Mesrine en son temps, de dénoncer ses conditions de détention. C’est bien là le seul argument qui peut tenir la route pour un évadé.
 
Pour Dominique Battini, difficile d’argumenter, également. En effet, lors de l’opération, il était sérieusement blessé, allant jusqu’à perdre un œil. Sur place, il laissait des traces de sang, permettant ainsi aux techniciens d’isoler son ADN.
 
Avec Karim Bouabas, ils forment le trio de ce que l’avocat général a appelé les cartes maitresses de ce puzzle. Le réel enjeu, pour ce trio, réside dans le fait que les jurés retiennent, ou non, la tentative d’assassinat à l’encontre des deux gardiens de prison qui étaient dans les miradors au moment des faits.
 
Pour rappel, le commando qui se présente devant la porte dite « chantier », utilise des explosifs, pour rentrer. Pour éviter la défense des miradors, des coups de feu à l’arme de guerre, son tirés, à environ 40 mètres (alors que ces armes peuvent tirer, de manière efficace, selon l’expert, jusqu’à 2 km). A l’intérieur, Antonio Ferrara, avec l’aide d’un gardien véreux (condamné en première instance), fait sauter la grille du quartier disciplinaire, dans lequel il se trouve depuis la veille, pour avoir refusé une fouille à l’issue d’un entretien avec son avocat (lequel est considéré comme le « top départ » de l’évasion).
 
Mais la majorité des observateurs étaient bel et bien présents pour entendre les réquisitions à l’encontre de Karim Achoui. L’avocat controversé avait été condamné, en première instance, à 7 ans d’emprisonnement. Et cette même peine a été requise aujourd’hui par l’avocat général, peine assortie d’une interdiction d’exercer à titre définitif.
 
Qu’est-ce qui a pu pousser l’avocat à franchir la ligne, s’est demandé Francoise Mothes ? Elle n’en avait pas la réponse, dans son réquisitoire, bien qu’elle a émis une idée ; d’ailleurs la seule qui vaille : l’argent. Ajoutez à cela ce que Achoui déclare lui-même dans son livre, lorsqu’il parle de son attirance vers le grand banditisme (qui serait d’ailleurs une des causes de l’éclatement de son cabinet, avec son ancien associé). Bref, un mélange du genre qu’il vaut mieux éviter : l’argent facile et le banditisme.
 
Je n’ai pas assisté au procès dans son intégralité, à l’exception d’une demi-journée, au début. Mais, de ce que j’ai pu entrevoir, et qui a été souligné par l’avocat général, une fois de plus, comme dans tous les procès en relation avec le grand banditisme, le principal angle d’attaque de la défense : le travail des policiers. D’un côté, les gentils, en l’occurrence des hommes qui ont déjà été condamnés, pour trafic de stupéfiants, braquage, évasion…. Et de l’autre, les méchants, les policiers, qui font mal leur travail, et s’acharnent contre les gentils !
 
Quand je vous dis que l’intérêt de l’avocat, c’est de faire sortir son client de prison, peu importe la vérité. Je vais reprendre les mots de Mme Mothes, lorsqu’elle parle des avocats de Karim Achoui : « ils ont essayé de faire éclater la vérité. Leur vérité ». Tout ça est assez loin de l’idée de justice telle qu’on peut la concevoir. Enfin, c’est mon avis.

Karim Achoui

jeudi 14 octobre 2010

Condamnation de la France par la CEDH


Ça y est, c'est tombé, aujourd'hui.
Tous les jours, nous nous rapprochons un peu plus de ce qui devient inéluctable. C'est évident au travers de ce blog, je suis contre la présence de l'avocat pendant les auditions, mais cela ne saurait tarder.
Cet arrêt devance de peu celui qui est attendu dans les prochains jours de la Cour de Cassation, alors même que Michèle Alliot-Marie présentait son projet de loi de réforme de la garde à vue pas plus tard qu'hier, en Conseil des Ministres.
Nous voilà donc pris dans un étau; le judiciaire et le législatif sont d'accord, même si la CEDH, et très certainement la Cour de Cassation, vont plus loin que le projet de loi. En effet, ce projet de loi institue la présence de l'avocat dans le cadre des crimes et délits dits de droit commun (où la garde à vue n'excède pas 24 ou 48 heures, en cas de prolongation). Dans ce que l'on appelle les régimes dérogatoires, le Garde des Sceaux a prévu de maintenir la présence de l'avocat à partir de la 72è heures de garde à vue. Il devra donc vraisemblablement revoir sa copie.
Quelles sont donc les incidences pour nos affaires?
Avant, il faut également préciser que ce projet de loi, tout comme la condamnation de la France, demandent à ce que soit rétabli ce que l'on nomme "le droit au silence". C'est à dire que toute personne placée en garde à vue peut ne pas vouloir s'expliquer de ce qui lui est reproché, et donc ne pas répondre aux questions des enquêteurs.
Ensuite, je dois de préciser une nouvelle chose; je fais bien la différence entre ceux que je qualifie de délinquants d'habitude (les voleurs multirécidivistes, trafiquants de drogue, etc...) et ceux qui se font attraper parce qu'au mariage du petit dernier, ils ont bu un verre de trop. Le second n'a fait de mal à personne (sauf en cas d'accident, bien-sur). Il n'a ni volé ni frappé personne.
Donc, ce délinquant va donc se retrouver en garde à vue. Et, à la moindre question, il nous dira "je n'ai rien à vous dire". Ce que lui aura soufflé son avocat qui sera là dès le début de la garde à vue. Bien sur, inutile d'insister et de perdre du temps. Les auditions seront donc finies avant même d'avoir commencées.
Je vous passe la confrontation entre une victime de viol et son auteur; ce dernier sera assisté d'un avocat et la victime sera seule. J'ose ésperer qu'aucun de mes collègues, en charge des dossiers de viol,  n'entreprendra une telle confrontation!
Donc, retour à nos auditions, le plus simple est encore de ne plus en faire. Les affaires seront faites au mieux, toujours, mais sans audition. C'est le Procureur qui sera donc chargé des auditions sur le fond. Là encore, j'éspère qu'au Parquet ils sont prêts, parce qu'ils vont avoir une quantité non négligeable de travail en plus!
Bien sur, les avocats ont donc obtenu ce qu'ils demandaient depuis des années. Leurs clients pourront donc être satisfaits. A l'inverse, les victimes, ainsi que la Justice n'a rien gagné. Mais ca, on s'en rendra compte dans quelque années.
Oh, bien sur, les statistiques, elles, vont aller dans le sens de la loi. Michèle Alliot-Marie a déjà quantifié le nombre de futures garde à vue. On devrait donc passer à 300.000 au lieu des 800.000 actuelles (attention à celui qui en fait une de trop!!!). Et je vous parie qu'on arrivera à ces chiffres, ou pas loin.
A coté de cela, les délinquants seront moins souvent en prison, et la délinquance se multipliera.
Pourquoi? C'est simple. En audition, le policier avait toujours la possibilité de mettre un voyou face à ses contradictions. En gros, face aux arguments du policier, il reconnaissait, au moins partiellement, sa participation aux faits reprochés. Maintenant, il ne dira plus rien au policier. S'il est déferré, il faudra attendre une audition auprès du magistrat; combien de temps d'attente? Je ne le sais pas, mais la justice n'ira pas plus vite. Et, entre temps, son avocat l'aura aider à se trouver une bonne excuse. Comme (et je l'ai déjà vu) un passeport qui, bizarrement, voit une de ses pages noircie d'un tampon provenant de je ne sais quel pays sous développé, où la falsification est monnaie courante. Tout ça, on le sait, on l'aura.
Tant pis pour nous. Tant pis pour la justice. Mais, comme le veut la tradition, les statistiques diront de toute façon que la réforme est bonne.

jeudi 29 juillet 2010

Paroles de flic


Je me permet de faire un copier/coller d'un témoignage de policier de la BAC. Ce collègue a été envoyé en renfort à Grenoble suite aux derniers évènements.
L'article a été publié sur le site "Le Point":

Denis est policier à la Brigade anticriminalité (BAC). Il fait partie des hommes envoyés en renfort à Grenoble où des policiers sont menacés de mort par des caïds de cité. Il a accepté de témoigner pour Le Point.fr sous couvert d'anonymat. Édifiant.
"ON SE COUCHE DEVANT LES CAÏDS"
"Nos collègues de Grenoble ont leur nom et prénom tagués sur les murs du quartier de la Villeneuve. Et la seule réponse du ministère, c'est de les mettre au repos ou de les muter. Je suis dans la BAC depuis 10 ans. Aujourd'hui, je suis écoeuré. Une fois encore, on se couche devant les caïds. On nous a donné l'ordre de ne plus patrouiller en civil, de remettre nos uniformes pour ne pas être identifiés comme un flic de la BAC. C'est désastreux pour l'image. Les petits caïds se disent dans leur tête que les flics ont peur, qu'ils reculent. Parmi les policiers exfiltrés, il y a un major à deux mois de la retraite avec 15 ans de BAC derrière lui. C'est la honte."
"DE LA CHAIR À CANON"
"On se fout de la gueule des flics, on nous prend pour de la chair à canon. Quand on pense que Sarko avait promis de karcheriser les cités ! La hiérarchie fait tout pour minimiser la gravité de la situation. Personne ne sait ce qu'est devenu l'agent de sécurité qui a failli prendre une balle. C'est l'omerta. Heureusement, l'info circule entre nous, via les portables."
"GILETS PARE-BALLES PÉRIMÉS"
"Le 22 juillet, je me suis pointé au travail à midi. J'ai appris qu'à 16 heures je devais être à Grenoble pour une mission de neuf jours. Si tu refuses, t'es muté dans un service de merde. Alors, tu pars risquer ta peau pour 1.800 euros par mois. Mon métier, c'est de protéger les biens et les personnes. Pas de me faire tirer comme un lapin par un crevard de cité. Notre véhicule affiche plus de 100.000 kilomètres au compteur, à l'intérieur, le chauffage est bloqué. Voilà l'état de la police aujourd'hui, en tout cas de la sécurité publique, dont je fais partie. Rien ne fonctionne normalement, ni les voitures, ni les ordinateurs. Certains ont des gilets pare-balles périmés. Même nos brassards de police sont usés jusqu'à la corde, j'ai un collègue qui a été obligé de repasser au marqueur la lettre P du mot police."
"CE N'EST PAS LES CAÏDS QUI VONT FAIRE LA LOI"
"J'entends certains dire il faut envoyer l'armée. Qu'on nous laisse agir, et ça ira très vite. Ce n'est pas une vingtaine de petits caïds qui vont faire la loi. Ces derniers jours, avec les renforts qui ont débarqué, les types se tiennent à carreau. Hormis quelques marioles qu'il faut savoir calmer. Hier, on est tombé sur un crevard de ce genre. Le type était au téléphone quand on s'est approché pour le contrôler. Je m'adresse à lui en le vouvoyant pour lui demander de mettre fin à sa conversation téléphonique, il me répond en me tutoyant : "Tu es qui toi pour me demander de m'arrêter de téléphoner. Personne ne me contrôle ici." Il a pris direct deux pièces de cinq francs (des gifles). Après, il nous disait : "Bonjour, merci et au revoir." Bien sûr que je me mets hors clous en agissant ainsi. Mais pourquoi devrait-on baisser la tête ? Si tous les flics agissaient ainsi, les problèmes seraient vite réglés. Pour moi, ça, ce n'est pas une bavure, c'est une démarche citoyenne. Il faut arrêter de verbaliser le citoyen lambda et s'attaquer aux caïds, aux dealers, aux braqueurs. Quand un jeune de 20 ans roule dans une X6 qui coûte 120.000 euros et qu'il ne travaille pas, c'est à lui qu'il faut confisquer la voiture sur le bord de la route."
"SARKO NE SAIT PAS CE QUI SE PASSE"
"Il faut que la population sache que les policiers n'ont pas peur d'entrer dans les cités. Si nous n'y allons pas, c'est que nous avons ordre de ne pas y aller. Aujourd'hui, la hantise des autorités, c'est la bavure, l'émeute, l'embrasement. Mais à force de reculer, de renoncer, on arrive à des situations comme aujourd'hui. Un jour, on se réveille, c'est trop tard, c'est l'effet boomerang. Je ne crois pas que les conseillers de Sarko lui disent la vérité sur ce qui se passe. Il faudrait que tous ces délégués à la sécurité, préfets ou autres viennent tourner une nuit avec la BAC pour voir l'étendue des dégâts. On dit ici qu'un flic du Raid a eu dans la jumelle de son fusil un voyou perché sur un toit avec un lance-roquettes. Et qu'il n'aurait pas reçu l'ordre de tirer. Si j'avais été à sa place, j'aurais appuyé sur la détente. Et cela ne m'aurait pas empêché d'aller manger une pizza après. Est-ce qu'on attend qu'il pulvérise un fourgon de flic ?"
"LA PAROLE D'UN FLIC NE VAUT RIEN"
"Les flics vont se mettre à tirer. S'ils ne l'ont pas encore fait, c'est parce que la peur de perdre leur boulot est plus forte. Mais les flics en ont ras le bol. Après 15 ans de police, sans le moindre problème, je me suis retrouvé du jour au lendemain mis en garde à vue, perquisitionné à mon domicile parce qu'un crevard de cité, multirécidiviste, m'avait accusé de l'avoir agressé. Ce qui était faux. Mon service de nuit à peine terminé, je me suis retrouvé en garde à vue, puis mis en examen par le doyen des juges d'instruction. Pourtant, je suis un des flics les plus décorés de ma génération. Le doyen en question qui n'avait jamais mis les pieds dans un commissariat, ni même dans une voiture de flic m'expliquait comment il fallait que j'intervienne sur la voie publique. J'ai été suspendu durant neuf mois, privé de salaire. Je vivais avec 300 euros par mois. Si je ne suis pas mis une bastos dans la tête, c'est parce que mes proches m'ont soutenu. Au bout du compte, j'ai été relaxé par le tribunal. La parole d'un flic aujourd'hui ne vaut rien. Ni devant un jeune de cité, ni devant un juge, ni devant un élu. Le flic est un sous-citoyen."

Ce texte vous explique l'état d'esprit dans lequel se trouvent les policiers, et où en est, exactement, la société vis à vis de la délinquance multirécidiviste (puisque c'est bien de cela dont il s'agit).Quand je vous dit que les politiques reculent devant la voyoucratie. J'appelle cela le syndrome "Malik Oussekine". C'est depuis ce drame que tout le monde ouvre le parapluie. On a peur d'une bavure, donc on recule tous.

mardi 27 juillet 2010

Courage à mes collègues grenoblois...


Voilà une situation qui semble bien tendue, que celle des collègues policiers en poste à Grenoble. Beaucoup ont eu, à minima, vent des éléments qui ont embrasé la ville. Pour rappel, le 16 Juillet dernier, un braquage vient d'être commis au préjudice du casino de la banlieue grenobloise.  
Des policiers, rapidement sur place, prennent en chasse un des braqueurs, Karim Boudouda ; la course-poursuite est engagée sur une quinzaine de kilomètres. A l'issue, au résultat, serait-on tenté de dire, un braqueur est mort, vraisemblablement par un coup de feu provenant d'une arme policière.  Vous aurez remarqué que j'ai évité de parler d'homme « abattu », et c'est volontaire. J'ai donc recherché la définition du mot, qui parle de quelqu'un qui tombe de sa hauteur sous le coup d'une arme à feu. Donc, à priori, pas de problème. Mais, je sens, à titre personne, comme une connotation dénonçant une volonté de tuer avec préméditation. Et ce n'est pas le cas. Mais, soyons précautionneux, une enquête est en cours, sur les circonstances de la fusillade, comme cela se fait systématiquement, j'insiste, en cas de départ de coup provenant d'une arme policière. Et, croyez-moi, si excès il y a, ils sont sanctionnés. Il n'est pas question de protection particulière.
A la suite de ce drame, parce que c'en est un, que la mort d'un homme, des émeutes ont enflammées la cité grenobloise. La tension serait montée d'un cran puisqu'on nous explique que les voyous se seraient donné pour mission de venger la mort d'un des leurs, et donc là, je le dis « abattre » un policier. On entend des termes « un flic une balle ».
La police grenobloise a vu arriver 3 demandes de mutation, et 20 demandes de repos provisoire. C'est compréhensif, mais j'espère que ce sont bien, là, les volontés de la police. Désormais, selon le Ministre de l'Intérieur, le RAID, ainsi qu'un groupe du GIPN seraient déployés, en plus de services des départements voisins (on parle de policiers lyonnais ou marseillais). En parallèle, des « mesures de protection » ont été décidées pour les policiers de la BAC grenobloise. Encore une fois, j'ose espérer qu'il ne s'agit pas là de mesures de sanction pour « éviter de mettre le feu ». ce serai, à mon sens, dramatique, puisque, pardonnez-moi l'expression on « baisserait la culotte ».
Comment en est-on arrivé là ?
Je n'ai pas la prétention de tout connaitre, bien loin de là. Mais combien de témoignages, souvent anonymes, parlent, en quelque sorte, d'abandon des cités. Et c'est une réalité que de dire que, parfois, des ordres sont donnés de ne pas entrer dans une cité pour éviter de l'embraser. A cet instant-là, les voyous gagnent du terrain. Je sais que c'est un sujet sensible, mais parlons des chasses. Les autorités policières ne cessent de répéter qu'elles sont interdites. Vous voyez un véhicule volé, si il « met le pied dedans » pour prendre la fuite, il ne faut rien faire. L'argument avancé : ne pas risquer la vie d'autrui (un passant, par exemple) pour un simple vol. Et cela, les voyous le savent. Ils savent qu'ils peuvent partir, bien souvent, ils ne seront pas suivis. En tous les cas, ils n'ont aucun intérêt à fuir. A mon sens, même si je comprends l'argument avancé, on laisse du terrain aux voyous. D'une manière générale, croyez-moi, ils n'ont absolument plus la « peur » du flic. Loin de là. Je ne vous parle même pas de respect, la notion ayant disparue depuis bien longtemps. Pourquoi, plutôt que d'interdire les chasses, ne formerait-on pas les policiers à la conduite rapide, de manière générale ? Certes, on ne peut nier que le risque zéro est approché, mais quand-même.
Voilà mon sentiment. Depuis maintenant 30 ans, régulièrement, les voyous gagnent du terrain sur les policiers. D'aucuns diraient « la peur a changé de sens ». Il n'y a qu'à voir le reportage que vous trouverez ici, et qui est criant de vérité.
Vous avez, ensuite, une homme, de la communauté des gens du voyage, qui tombe sous les balles d'un gendarme. à Saint-Aignan. Le gouvernement et le Président de la République se saisissent du dossier (tardivement ? à chaud du fait de l'actualité ? certainement), et immédiatement, vous avez des hommes politiques, du bord opposé, qui dénoncent la « stigmatisation de la communauté des gens du voyage). De par ce genre de réaction, on laisse du terrain aux voyous. Tous les membres de la communauté des gens du voyage ne sont pas des délinquants, c'est une réalité, et personne n'a dit cela (ou alors, je n'ai pas entendu). Mais c'est une autre réalité que de dire qu'il existe un réel problème avec nombre de membres de cette communauté. Que ce soient des Roms ou les manouches. Combien de vols, de cambriolages dénombre-t-on, à l'année ? Par certains modes opératoires, les faits sont signés ; sur Paris, par exemple, nombre de roms pratiquent, de manière habituelle, le cambriolage. Et ils sont très malins. Donc, difficile à arrêter.  Ce sont maintenant des jeunes filles, souvent mineures,  qui procèdent aux cambriolages, pendant que les parents sont en bas, à faire le guet. Et pourtant, ces cambriolages sont une réalité. On le sait. Parlez-en aux habitants du 16 ème ou 7 ème arrondissement parisien. Certes, ils n'ont pas connaissance, souvent, de l'auteur du cambriolage dont ils ont été victime, mais bien souvent, ce sont bien des roms qui en sont à l'origine. Mettez des policiers à demeure dans le quartier, et ils iront à coté. Ils savent très bien que les mesures ne sont que provisoires. Et dans trois mois, les rondes policières seront moindres, et ils reviendront. Bref, le jeu du chat et de la souris.
Vous l'aurez compris, mon message est le suivant : l'Etat de droit recule. Et c'est dangereux. A-t-on atteinte un point de non retour ? Je pense que oui. Mais ce n'est que mon avis.

dimanche 11 juillet 2010

Du genre qui marque


  Cela faisait longtemps que je n'y avais plus pensé. C'était dans un coin de ma tête, certainement enfoui. Pourquoi aujourd'hui? Je n'en sais rien...
Ce jour-là, le groupe « crim » avait décidé de se faire un petit repas. A vrai dire, je ne me rappelle pas du menu, mais nous étions attablés ; un petit repas de gala comme il nous arrivait d'en prendre deux à trois fois par an. Une fois avant l'été, l'autre avant Noël, et quelque autre occasion.
Je n'étais pas d'astreinte. C'est-à-dire que, en cas d'appel pour une saisine, je ne devais pas être envoyé en premier rideau. C'était, ce jour-là, un autre binôme.
Nous étions au milieu du repas, lorsque le Commissaire, chef de section était arrivé. J'imagine qu'il devait avoir le visage sombre.
« Un appel de l'Etat-Major, à Paris. De forts soupçons sur un triple homicide. Deux enfants et leur mère auraient été tué par leur  grand-père ». A vrai dire, je ne sais plus s'il était venu nous annoncer la disparition de la famille, avec une suspicion de meurtre, ou s'il était venu nous annoncer les morts, de but en blanc ! Mais, comme on peut l'imaginer, l'ambiance du jour avait rapidement tournée. Plus personne n'avait la tête au repas. Mais il fallait attendre quelques renseignements supplémentaires, avant de partir. N'étant pas d'astreinte, il ne m'incomberait pas de procéder aux constatations sur les cadavres, ni d'assister aux autopsies puisque le fonctionnement était ainsi fait que ceux qui étaient d'astreinte étaient chargé de cette mission! C'est peut-être égoïste, mais je n'en avais pas une folle envie, cette fois-ci. Habituellement, cela ne me faisait pas grand-chose, d'assister à une autopsie  mais là, je ne le sentais pas !
Quelques minutes plus tard, nous étions devant la porte d'un appartement d'une ville moyenne de banlieue parisienne. Là encore, je ne me souviens plus des détails ; étions-nous les premiers à arriver sur place, y avait-il des policiers en tenue déjà sur place ? Je ne sais pas. « L'effet tunnel », diraient-certains.
Mais il y a une chose dont je me souviens. Le premier enfant était allongé dans son lit, dans la première chambre de l'appartement ; il était sur le niveau supérieur d'un lit superposé. Il dormait. La mère était, elle aussi, sur son canapé-lit, allongée, endormie, avec le petit dernier de la famille à coté d'elle. En fait, non, ils ne dormaient pas. Ils étaient morts. Tous les trois. Mais leur visage était comme endormi; c'était... comment dire.... étrange; une ambiance froide... Les enfants se prénommaient Antony et Maeva. La maman se prénommait Laure.
Ce qui est certain, c'est que beaucoup d'entre nous appréhendaient les autopsies à venir. Il faut dire que beaucoup de nos enfants avaient des âges plus ou moins similaires. Le transfert était difficilement évitable ! Et ce jour-là, j'ai apprécié la réaction de celui qui était mon chef de groupe. Nous n'avions pas une entente particulièrement bonne, mais ce qu'il a fait ce jour-là était, à mon sens, digne d'un grand homme. Devant le peu d'entrain à cette mission, il s'était d'office porté volontaire pour y assister. A une année de la retraite, déjà, il en avait vu d'autres; c'était ses paroles. E, en plus, il avait bien compris l'état d'esprit dans lequel beaucoup d'entre nous étaient, et surtout, il l'avait compris. C'était un lourd fardeau. Il l'a porté, sans sourciller.
Rapidement, l'enquête avait démontré que le grand-père avait été incestueux vis-à-vis de sa fille plusieurs années auparavant. Au retour de quelques années en prison, elle l'avait à nouveau accepté auprès d'elle. Jusqu'à ce qu'il récidive avec l'ainé de ses enfants. Ne supportant le rejet des siens, il avait pris le parti de s'en séparer.... à jamais. Après avoir commis son forfait, il s'est suicidé, chez lui. C'est sa femme, en retrouvant le corps, qui avait alerté les services de police. C'est en lisant une lettre à coté de lui qu'elle avait compris le drame qui s'était produit à quelques kilomètres de là.
Le comble de cette enquête avait démontré que frère de Laure était présent au moment du drame. Et plutôt que d'aider sa sœur, une fois tout le monde mort, il n'avait rien trouvé de mieux que de lui voler sa carte bleue, pour « acheter des fleurs pour les enfants », avait-il dit, lors de sa garde à vue. Terrible!


Travailler en Police Judiciaire est un réel plaisir, pour moi. Lorsque je travaillais en groupe criminel, en règle général, il m'était assez facile de mettre une certaine distance avec une affaire dont j'avais à traiter ; aussi terrible soit le meurtre, ou la vue du décédé. Mais un enfant dans une telle situation, cela reste particulièrement difficile. Et marquant.
En tous les cas, moi, ca m'a marqué.

jeudi 24 juin 2010

"plus de flics dehors", qu'il a dit !


Voilà donc Nicolas Sarkozy qui reprend les renes de la Police. Tout dernièrement, il aurait demandé à notre ministre de tutelle, Brice Hortefeux, de revoir l'organisation des services de Police. Plus précisément, il a évoqué les patrouilles de Police qu'il ne souhaite plus voir à trois. J'avoue être bien curieux de l'argumentaire que NS pourrait nous présenter. En réflechissant quelque peu, je pense qu'il va faire état de deux patrouilles de trois qui pourront désormais en former trois de deux ! C'est mathématique. Je n'y vois là que le seul et unique argument qui tienne la route, pour tout un chacun qui ne connait pas trop la police.
Bien évidemment (enfin, pour moi, c'est évident mais bon, sait-on jamais !) cet avis n'est pas du tout partagé par les policiers ! Tout d'abord parce que notre Président sous-entend déjà que le 3ème d'équipage ne sert à rien. Et c'est la première erreur. Ensuite, les policiers y voient une atteinte à leur sécurité.
Et là, tous ceux qui, un jour ou l'autre se sont abreuvés d'une série policière vont se dire « mais aux Etats-Unis, ils sont seuls, dans les voitures ».  C'est vrai, ils sont seuls ; c'est on ne peut plus vrai. Mais j'attend alors de voir la réaction du public lorsque, en France, un policier intimera l'ordre, de par un mégaphone placé sur sa voiture, au chauffeur d'en face, de sortir de sa voiture les mains sur la tête... (trois petits points pour vous épargner la suite, couché au sol, etc...).
Autre point, l'heure est à la réduction du parc auto des services de police, comme je l'ai déjà dit par ailleurs (...). Donc, des véhicules à deux signifierait augmenter le parc ; assez contradictoire !
Mais surtout, et c'est là le point le plus important, dans bon nombre de circonscriptions, franciliennes et de province, beaucoup de véhicules ne sont déjà équipés que de deux fonctionnaires. Il n'est donc pas rare d'avoir, sur une ville, une patrouille a trois, et une seconde patrouille de deux. Et là, d'une manière générale, on s'arrange, en fonction des affaires. Le véhicule à 3 s'occupe des interrventions susceptibles (le mot est important, puisqu'on ne sait jamais où l'on va) d'être les plus risquées, et le véhicule à 2, à contrario, où il y a le moins de chance d'avoir des problèmes de sécurité (une assistance aux pompiers pour une ouverure de porte, un problème de stationnement, un port de pli, etc...).
Parmi tous ces arguments, c'est le problème lié à la sécurité qui est le plus important. En effet, combien dénombre-t-on, en France, de policiers blessés en service, tous les ans ? A n'en pas douter, ces chiffres vont augmenter.
Alors, les bien pensant qui vont me dire qu'il est facile d'intervenir à plusieurs sur un seul, je n'ai qu'un chose à leur répondre : d'un point de vue policier, il ne s'agit pas d'équité, d'équilibrer les forces, mais bel et bien de faire cesser une infraction ou d'interpeler l'auteur d'une infraction délictuelle ou criminelle. Peu importe, donc les moyens, l'essentiel, c'est le but à atteindre. Et donc, forcément, qui dit effectifs répartis dit plus de difficultés à intervenir. Là, je sens qu'on va me dire « mais ils n'auront qu'à intervenir à plusieurs véhicules). Peut-être ; encore faut-il qu'ils soient disponibles, ou encore à proximité. Mais aussi, imaginons une intervention d'initiative de l'équipage, sur un contrôle d'identité, ou même un flagrant délit. Vous avez le chauffeur du véhicule qui doit rester avec son véhicule (ce sont des directives qu'ont les policiers, pour éviter tout incident avec le véhicule) ; il ne reste donc qu'un seul fonctionnaire pour, éventuellement, courir après un homme en fuite (puisque, au risque de surprendre, bon nombre d'hommes ou femmes pris en flagrant délit essaient de prendre la fuite ; si si, je vous assure, c'est vrai, allez comprendre pourquoi !).
Donc voilà ; CQFD. Les patrouilles à 2 fonctionnaires ne peuvent être qu'une mauvaise chose pour les policiers.
Alors certes, NS parle de mieux équiper les forces de l'ordre ; mais lorsque je vois le rafut que chaque nouvel équipement occasionne dans la presse, et donc dans l'opinion publique, je me pose des questions.
Le second point sur lequel a « appuyé » NS, ce sont les CRS qu'il ne souhaite plus voir en attente dans leur camion. Encore une fois, c'est un peu mal connaitre certains aspects de ce métier. C'est vrai que ces policiers (oui oui, ce sont des policiers) attendent, parfois plusieurs heures. Mais il faut rappeler qu'ils sont alors engagés sur ce que l'on appelle des services d'ordre. C'est-à-dire qu'une personnalité française ou étrangère va passer, et qu'ils sont donc chargé de sécuriser l'itinéraire. Et, pour ce faire, vu que les axes sont fermés bien avant le passage du cortège, ils sont employés bien longtemps avant.
L'objectif clairement avouré par Nicolas Sarkozy a donc pour but de mettre plus de policiers sur la voie publique ; et c'est une bonne chose, on ne peut que s'en féliciter. Que ce soit d'un point de vue citoyen ou encore policier. Mais d'autres choses sont à faire avant de s'en prendre aux patrouilles ou aux CRS. Commencons par remettre, sur la voie publique, tous les policiers qui font des tâches indues ; je pense à ceux qui gardent des portes toute la journée, ceux qui sont chargés de surveiller des condamnés dans les hopitaux, ceux qui réparent des voitures, qui font des serrures... bref, les idées ne manquent pas.
Lorsque tous ces policiers seront utilisés à un emploi qui correspond à leur mission première, déjà, on le verra rapidement, les choses iront mieux.
Enfin, ce que j'en dis, moi...

dimanche 20 juin 2010

Une "Equipe de France"? non! Plutôt une cité de France!


 En 1998, nous avions notre slogan « Black, blanc beur » ; la société française n'était pas peu fière de ce qu'elle avait placé en vitrine, vantant son système d'intégration qu'elle jugeait parfait. Tout le monde vivait ensemble, tout le monde s'aimait. Bref, le pays des bisounours. Nous voilà 12 ans plus tard, et voilà notre nouveau casting :
  • - Celui qui met le feu au quartier, qui ne respecte rien ni personne, Nicolas Anelka (est-ce une surprise?); celui-là même qui déclarait voilà quelques semaines qu'il n'avait pas besoin d'une coupe du monde, dans sa carrière!
  • - Le chef de la Cité, le capitaine: Patrice Evra; celui qui va vous expliquer que l'important, ce n'est pas ce qui se passe dans la cité, ce n'est pas les insultes, non non, surtout pas. Non, l'important, c'est trouver celui qui balance!
  • - Le caid, le porte flingue: Franck Ribery ; c'est celui qui décide de vie et de mort dans la cité; euh, dans l'équipe de France, pardon!
  • - Celui qui voulait être Kalif à la place du Kalif, Wiliam; en gros, le concurrent du capitaine. Celui qui joue le caïd, qui fait ce qu'il veut, quand il le veut. Il n'a pas eu son jouet, donc il boude!
  • - La victime, celui auquel on a demandé de rejoindre la cité, parce qu'il pourrait l'améliorer: Yoann Gourcuff. Mais, au final, il est terrorisé par les voyous du quartier, Euh, de l'Equipe de France. Celui qui, au passage des voyous, s'écarte du chemin, n'osant même pas les regarder!
  • - Le maire du village; Jean-Pierre Escalettes; celui qui ne comprend rien, qui pense que tout se passe bien dans sa petite ville. Sa cité s'est embrasée, et il ne comprend rien, puisque totalement dépassé par les évènements.
  • - Les anonymes; ces joueurs de l'Equipe de France qui ne disent rien, qui respectent la loi du silence; bref, les plus nombreux... avec un peu de chances, une fois sortis de la cité, ils en diront un peu plus sur ce qu'ils ont vécu dans la cité.
Et je ne vous parle même pas du sélectionneur, je ne sais pas où le mettre, ce qu'il fait. Le sait-il lui-même ?
Je ne pensais pas qu'on pourrait en arriver là. L'Equipe de France devait être une vitrine de la société française ; elle est devenue la vitrine des cités françaises. Celles où l'on bafoue l'autorité, où tout le monde vit un cauchemard quotidien, mais se tait par peur du petit groupe de voyous qui terrorise tout le monde. L'équipe de France, et, à travers elle, notre pays, est devenue la risée du monde entier. Mais est-ce étonnant ? A vrai dire, non ! Malheureusement.  
En même temps, j'essaye de positiver : nous sommes tout au fond du puits. Et c'est en repartant de zéro, à partir de bases saines, qu'on peut reconstruire. J'ose espérer que le Maire ne sera plus là dans quelques jours. Que son successeur pourra s'appuyer sur un nouveau sélectionneur qui va nous sortir de ce gourbi !
Exit les caïds, les Ribery, Evra, Gallas et Anelka. Dehors, ceux qui ne respectent rien, qui veulent faire leur loi. Mettons en avant desjoueurs fièrs de ce qu'ils représentent, de porter le maillot bleu, ceux qui pourront être des exemples pour les enfants qui les regardent devant leur téléviseur, qui portent leur maillot à la cour de récré !

vendredi 18 juin 2010

l'Histoire qui se répète


Les français aimeraient tellement que l'histoire se répète.
Le 22 Juin 2010, Raymond Domenech signera la réédition des français. 70 ans après celle de Pétain. Nous attendons maintenant le général De Gaulle de 2010.
Certains vont trouver le parallèle gênant, puisqu'il compare une guerre  mondiale avec un match de foot. Mais ce n'est pas directement ce parallèle, que j'ai envie de faire ; trop risqué.
Dans son allocution du 22 Juin 1940, le Général de Gaulle parlait d'honneur, de bon sens et de patrie. C'est cela, qui me vient à l'esprit.
Le football est aujourd'hui le sport le populaire en France. Et, au-delà de ce qu'il représente intrinsèquement, il est vecteur, dans notre pays, de consommation. Et, en allant encore plus loin, dans une période trouble comme celle que nous vivons, il aurait pu être vecteur d'un peu de ciel bleu, dans l'ombre des crises qui se succèdent dans le monde, et donc en France. Pour le coup, la France restera dans l'ombre. Et ce matin, c'est la grisaille, dans le ciel français. J'aurai pu parler de gueule de bois, mais, en général, elle survient après une bonne soirée. Et, bien évidemment, ce n'est pas le cas.
Pour en venir au discours du général, le mot qui me frappe le plus est « patrie ». J'écarte l'honneur parce que, à mon sens, si on le rapproche trop de la « fierté » et qu'il n'est pas maitrisé, il peut conduire à l'extrémisme. Le mot « Patrie », est,  pour moi, aussi un corolaire de « fierté ». Fier de la patrie, fier d'être français. Et, dans ce match de football, dans cette équipe,  il n'y avait aucune fierté. A l'inverse des joueurs d'autres nations, tels les joueurs du continent américain. Au nord, comme au sud. Eux sont fiers de venir en sélection. Non pas pour une question de médiatisation, de contrats publicitaires juteux, mais parce qu'ils représentent tout un peu peuple, et que cela représente quelque chose de bien plus fort que leur propre argent. Et ils se sentent portés par leur nation. Nos français, eux, sont isolés avec leur MP3 démesuré sur les oreilles, coupés du monde à tous leurs entrainements, avec une communication en dessous de zéro, donc négative. Les supporters aimeraient les porter, mais les joueurs ne daignent même pas les approcher. Alors, être portés !!!
Ces joueurs ont commis une faute bien plus grave que professionnelle. Dans toutes les écoles du sport français, ils sont des exemples. De quoi doivent s'inspirer notre enfant, maintenant ? Bref, au final, nous (ca fait mal, d'employer la 1ère personne du pluriel, et de s'inclure) n'avons que ce que nous méritons. Et bravo aux mexicains, qui eux, ont fait preuve de certaines valeurs. Et avant tout, ils prenaient du plaisir à jouer, à être ensemble.
Alors que faut-il faire ? Laurent Blanc sera-t-il à l'image de ce qu'on peut attendre ? Comment faudra-t-il s'y prendre ? A mon sens, cela passera par le fait de sélectionner des joueurs fiers de leur pays. Quitte à ne pas forcément choisir ceux qui brillent le plus dans le star système mondial, dans les plus grands clubs européens. Bref, des joueurs qui ont quelques notions de patriotisme, qui se battront, sportivement, pour la France, qui seront prêts à jouer positivement, un peu comme le soleil, sur le moral des français. Quitte à ce qu'ils n'aillent pas au bout, mais qui, au moins, se seront battus ensemble, avec des valeurs.
Mais, quelque part, ces joueurs sont à l'image de tous les français ; eux non plus ne sont pas fiers de leur pays, n'ont que peu de sens pour le mot « patriotisme ». Sans aller jusqu'au nationalisme ! Donc, si déjà, ceux qui sont le plus exposés médiatiquement montraient l'exemple, peut-être, que d'ici quelques années, les choses pourraient changer. En tous les cas, c'est un vœu que j'exprime.

samedi 12 juin 2010

Malaise dans la police


Cette semaine, la chaine Arte a diffusé une émission ayant pour thème "Le malaise dans la police", ou encore "La Police de Sarko".
Je ne regarde que très peu les documentaires ayant pour thème la police, puisque, d'une manière générale, tournés vers le sensationnel. Mais, cette fois-ci, c'est par hasard que je suis arrivé sur le reportage.
Et je dois dire que je l'ai trouvé excellent.

Il reflete, à mon sens, l'état d'esprit des policiers, en France, actuellement. Autrement dit, pris entre le marteau et l'enclume. Comprendre:
- le marteau --> les voyous
- l'enclume --> l'anti flic sociétal, l'abandon de la hiérarchie, de la classe politique...
Le débat qui s'en est suivi était très juste, à mon sens, avec de très bons interlocuteurs, donc Marc Lauboutin, que vous pouvez retrouver sur ce site.
Et, il l'a très bien expliqué, la police tourne actuellement de cette manière: un patron arrive dans un service. En moyenne, les policiers font 10 contraventions par jour. Un an plus tard, les policiers font 15 amendes par jour, et le patron est muté à un très bon poste, puisque en arrivant, il y avait 10 contraventions, et maintenant 15. Le patron suivant arrive; il y a 15 contraventions; donc, pour faire comme son prédecesseur, il voudra, un an plus tard, en avoir 20. Eh bien, c'est simpliste, mais c'est comme cela que tourne la police aujourd'hui. On s'appuie sur le quantitatif au lieu du qualitatif.
Effectivement, la politique du chiffre a été instaurée par Nicolas Sarkozy. Mais je pense qu'il n'a pas maitrisé le sens qu'en ont donné les patrons. Il y a eu, je crois, une grosse dérive. Sarkozy, je pense, voulais instaurer cette politique du chiffre pour contrôler, d'une certaine manière, l'activité de police, ce qui est normal. Mais il a oublié d'y inclure un instrument qualitatif, et les tauliers sont entrés dans cette brêche.
De l'autre coté, vous avez les voyous. On a l'impression, comme le dit un collègue dans le reportage, que "la peur a changé de camp". Lorsque j'entend un policier qui s'est fait tirer dessus, en maintien de l'ordre, dire qu'on lui a ordonné de ne pas sortir son arme, je suis scandalisé, outré. C'est dangereux pour le policier, mais surtout pour la societé. Les policiers ont l'impression que, d'une manière tout à fait volontaire, on laisse du terrain au voyou par peur de la bavure. Et là, c'est la societé qui tourne dans le mauvais sens. Et, par peur de cette bavure, même les politiques ne soutiennent plus leur police. Certaines interventions ne se font plus comme elles devraient se faire. Il faut éviter de faire ceci ou cela, au risque de mettre le feu aux poudres. Forcément, ca serait de la provocation. Dans certaines cités, si un véhicule de police entre, il se fait poursuivre, chasser, par les voyous. Oui oui, c'est bien dans ce sens-là !
 Il n'y a, aujourd'hui, plus aucune considération du métier de policier. Et, de ce point de vue là, ce sont les politiques qui en sont responsables.
Maintenant, comme aiment à le rappeler certains: on a la police qu'on mérite. Comprenne qui pourra !

lundi 24 mai 2010

Des moyens, s'il vous plait...


Dramatique : peu de mots pour parler de la fusillade qui s'est produite, jeudi dernier, à Villiers sur Marne. Je ne reviendrais pas sur les faits ; la seule chose, au final, ce sont un mort, sept blessés, dont un grave (une conductrice qui aura refusé, dans un premier temps, de donner son véhicule, qui aurait pris une balle dans le ventre). Pas de doute, on est en plein banditisme ; on peut imaginer que ces furieux allaient s'en prendre à un fourgon blindé (selon les premiers éléments diffusés par la presse).
Nul doute que cette cavale ne durera que peu de temps. De gros moyens sont déployés. BRB, BRI, Brigade Criminelle. Toute la PJ parisienne traquera ces enfoirés jusqu'à ce qu'ils soient tous derrière les barreaux, et pour très longtemps.
Une fois l'émotion passée, ce sont les discussions, les commentaires. Et là, je suis un peu surpris. La première m'ayant choquée a été lancée sur le fait de savoir si l'on avait à faire, ou non à des professionnels du banditisme. J'ai envie de dire « qu'est-ce qu'on s'en fout ». Professionnels ou non, ces mecs étaient déterminé à un objectif, et ne rien laisser entraver leur objectif. Prêts à tuer, et ils l'ont fait.
Ensuite, ce sont les politiques, qui se lancent. Le Ministre de l'Intérieur vient d'annoncer qu'il a signé un décret permettant à nouveau l'utilisation des « Tasers », par les policiers municipaux. Pour rappel, les fous furieux de l'Autoroute A4 ont tiré à la Kalachnikov, une arme de guerre. Et la communication de Matignon vise donc à fournir des « Tasers ». « Kalachnikov » contre « Taser ». Mouais !!!
Ce n'est pas par hasard que j'utilise le terme « communication » plus qu'une décision prise en réponse à un acte. Même si, coté politique, on se place à nouveau en réponse à la médiatisation. Mais, à mon sens, cette décision n'a rien de bon. Tout d'abord, ce n'est pas un Taser qui va pouvoir faire face à la « kalach ». Les syndicats de police municipale réclament un armement individuel pour tous les policiers municipaux, et une « harmonisation des armes, et moyens de communication ». En dehors de toute l'émotion qu'a pu susciter cette affaire, même avec un « Glock » 9mm ou un Sig Sauer, du même calibre, ce genre de drame ne pourrait pas être évité. Et, pour cause, les policiers de Viliers étaient armés.
A mon sens, ce drame doit faire passer un message : plus de moyens à la PJ ; plus d'effectifs, plus de matériel, pour qu'on ne laisse pas cet armement circuler comme cela se fait. Qu'on ne laisse pas de porte ouverte à ces possibles fusillades en pleine rue. C'est de cela dont nous avons besoin ; de moyens. Et actuellement, nous n'en avons pas ; ou peu. Le « paquet » a été mis sur le trafic de stupéfiants. C'est très bien, puisque, effectivement, il constitue  une énorme économie souterraine. Mais il ne faut pas laisser les autres pans de la PJ se « demerder » avec le peu de moyens qu'il reste. On ne peut pas construire une maison avec trois tournevis et un marteau. Et nous, ne pouvons lutter contre cet armement massif, contre ces furieux,  avec si peu de moyens.  Y compris les « Tasers ».

mercredi 19 mai 2010

CNDS - Rapport 2010


Les dernières semaines étaient très calmes, aux alentours de ce blog ; et, pour cause, l'actualité policière l'était tout autant que la mienne, professionnellement parlant, s'entend.
Sachant très bien que cela ne pouvait durer, je savais pouvoir compter sur les médias pour y remédier. Cette fois-ci, avec l'aide la CNDS, à savoir la Commission Nationale de la Déontologie et de la Sécurité.
Rappelons que la CNDS a été créée en 2000, et se trouve appelée à disparaître au profit du « défenseur des droits », qui cumulera plusieurs casquettes.
Voilà donc que cet organe de contrôle des métiers de la sécurité a remis son ultime rapport. Je n'ai pu me le procurer à l'instant ou je me retiens pour ne pas bondir de mon siège. Je dois donc me contenter des quelques résumés que peuvent en faire les médias, et notamment la presse écrite, au travers, surtout, des sites internet.
Tous se font le même écho, pointant du doigt les « fouilles à nu » pratiquées durant les gardes à vue.
Et je tombe (c'est bien l'expression) sur le site de "L'EXPRESS" qui, en général, me parait assez « juste », si l'on peut dire (excepté que, d'une manière générale, la presse ne semble pouvoir être, par nature QUE, contre ce que peut représenter la police). Et cet article de définir la fouille comme étant une « ... procédure quasi systématique consistant à dénuder entièrement une personne gardée à vue puis à lui introduire un doigt dans les parties intimes afin de s'assurer qu'elle n'y a rien caché ».
Je suis persuadé de l'avoir déjà écrit, mais, je préfère me répéter, espérant qu'un jour, un de ces journalistes arrive sur ce blog (très certainement par hasard). Et je dis NON, LA FOUILLE A CORPS N'A RIEN A VOIR AVEC LE FAIT D'INTRODUIRE UN DOIGT DANS LES PARTIES INTIMES ». NON, NON, et NON.
Une fois pour toutes, la fouille a pour objet, comme on peut le comprendre, d'arriver, effectivement, à ce que la personne soit nue. Le but étant d'éviter qu'elle puisse dissimuler un quelconque objet dangereux pour elle-même, ou pour autrui. Mais en aucun cas, il n'est question d'introduction de quoi que ce soit, ou que ce soit. Et, un fois n'est pas coutume, je rappelle l'intitulé de l'article 63-5 du Code de Procédure Pénale, ainsi rédigé : « Lorsqu'il est indispensable, pour les nécessites de l'enquête, de procéder à des investigations corporelles internes sur une personne gardée à vue, celles-ci ne peuvent être réalisées que par un médecin requis à cet effet ». C'est, me semble-t-il, très clair.
Et là, je vais vous faire part de ma petite expérience. Il y a quelques semaines de cela, le groupe auquel j'appartiens a interpellé un individu soupçonné d'avoir braqué un diamantaire. Au moment de l'interpellation,  il était supposé, avoir sur lui, des diamants. N'en ayant trouvé durant sa fouille, après quelques heures de garde à vue, il était envisagé qu'il ai pu avaler un « pochon », avec quelques pierres à l'intérieur, comme cela se fait parfois avec des produits stupéfiants. Et, au grand dam de mes amis journalistes, nous n'avons pas cherché nous-même ce petit pochon. L'homme a été amené à l'hôpital, auprès d'un médecin. Et même dans ce cas-là, le praticien n'a pas procédé à une investigation interne. Tout juste a-t-il administré à l'individu des laxatifs. L'obligeant à libérer, à un moment ou un autre, une éventuelle substance ingérée.
A mon sens, le médecin ne pratiquera une introduction anale que dans le cas où l'individu aurait placé, lui-même, un objet dans ses parties « intimes ».
Voilà. C'est dit. Pas bien reluisant, comme sujet, mais il me fallait clarifier les choses.
J'en reviens plus directement à ce rapport de la CNDS. Elle pointe donc, du doigt, ces fouilles à nu, mais elle fait une proposition qu'il me parait intéressant, à minima, d'étudier. Encore une fois, cette fouille est pratiquée à des fins sécuritaires. Si elles sont faites de cette manière, il y a des raisons. Je ne compte plus le nombre de cas où un individu interpellé a caché des objets sous ses vêtements. Que ce soient des objets dangereux, ou d'autres intéressant directement l'enquête. Et ne pas procéder à une fouille peut avoir des conséquences dramatiques. C'est déjà arrivé. De fait on généralise les fouilles. Selon l'article de L'EXPRESS, citant à priori la CNDS, il faudrait donc que ces fouilles se fassent hors la présence d'autres personnes, par une personne du même sexe, et limitée dans le nombre (répétition, par exemple, entre un commissariat et le Palais de Justice). A cela, je répond, que les fouilles ne se font jamais en place publique; simplement, se peut-il qu'il y ai, effectivement, deux personnes qui y procèdent, toujours pour des questions de sécurité. En cas de violences. Ensuite, il n'arrive jamais qu'un homme fouille une femme, ou vice-versa.
Je me permet de faire une petite comparaison de textes. J'en reviens à L'EXPRESS, et je lis, dans le dernier paragraphe (citant le rapport de la CNDS) "Elle suggère aussi de permettre des poursuites disciplinaires en cas de fouille abusives".
Là, on se dit que le journaliste ne fait que citer le rapport, donc, à priori, rien à y redire.
Mais, le hasard a fait que, ce matin, à mon réveil, ce n'est pas "L'EXPRESS", que j'ai lu, mais "LE MONDE". Et là, je lis "La CNDS recommande que la fouille à nu soit "encadrée par un texte législatif et contrôlée par l'autorité judiciaire". Elle demande aussi que les fouilles en présence de plusieurs personnes soient prohibées, et que l'agent soit "du même sexe que la personne fouillée". La commission souhaite que l'utilisation des détecteurs de métaux ou de scanners soit "privilégiée", et que la responsabilité des fonctionnaires ne soit pas engagée en cas d'incident s'ils ont décidé, "avec discernement", de ne pas procéder à une fouille à nu"
J'attire votre attention sur la partie qui parle de sanctions; selon Le Monde, la CNDS propose que "la responsabilité des fonctionnaires ne soit pas engagée en cas d'incident s'ils ont décidé, avec discernement, de ne pas procéder à une fouille à nu".
C'est là toute la nuance des journalistes, et un aperçu de leur "parti pris", qui n'a donc rien à voir avec du journalisme, mais bien plus avec du lobbying, un esprit partisan ou encore une espèce de "contre-pouvoir" qui se doit, à ce que je comprend, de lutter à tout prix contre la Police.
Et, pour finir, je rappelle que j'avais proposé que, si les fouilles devaient être limitées, il fallait, en parallèle,  déresponsabiliser les fonctionnaires de police en cas de problèmes, dans un précèdent article(ici). Après,comment juger du discernement. Les policiers n'ont pas deux semaines pour se décider à pratiquer une fouille ou non. La frontière est très étroite.