samedi 9 février 2013

Selon vous, quelles réformes pour la Police

Je vous propose, à tous, lecteurs juste de passage ou habituels, une question simple:

Si tant est que vous pensez qu'il faille réformer la police, quelles seraient ces réformes?
Qu'attendez-vous d'elle?
Que devrait-elle avoir qu'elle n'a pas, et vice et versa ?

Que faut-il changer, selon vous?

Attention, je ne parle pas des infractions du Code Pénal, juste de ce que vous imaginez "mauvais" dans l'organisation, le rôle de la police...

Si vous êtes policiers, n'hésitez pas, tout ce qui doit être anonyme le restera.

Pour répondre, plusieurs moyens à votre disposition:
- Twitter: envoyez un twitt @pj_un_jour
- en commentant le présent billet
- via l'adresse mail de contact, sur ce site (anonyme)
- sur le Facebook du site: pj un jour

Mettons-nous d'accord pour recevoir les copies jusqu'à dimanche soir.

A l'issue, je vous ferai mes propres propositions.

7 commentaires:

  1. Comme je l'ai dit sur Twitter, il me semble qu'il y a un problème de lien avec la population. Ça relève probablement plus du diagnostic "de comptoir" que d'une véritable solution mais c'est quelque chose qui me paraît fondamental, en tant que simple "usager". Il est difficile de nos jours de croiser un agent dans la rue pour lui demander un renseignement ou ne serait-ce que son chemin. En tant que simple usager, l'image que j'ai de la police se résume essentiellement à des fonctionnaires patrouillant en voiture. Et même lorsque je vivais à Lyon, il était rare de croiser des agents à pied, y compris au centre ville. En gros on ne sait même plus comment s'adresser à la police et c'est bien dommage. Car les rares fois où j'ai eu besoin d'elle, ses agents se sont révélés infiniment moins patibulaires que l'image renvoyée quotidiennement. Je vous souhaite bien du courage d'appartenir à cette administration qui est probablement l'une des plus sujettes aux fluctuations de l'alternance politique, avec la justice et l'éducation...
    Cordialement,
    @Tortillard

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  2. Plusieurs choses me dérangent avec la police.

    1) Certains jeunes policiers (le problème semble s'atténuer avec l'âge) ont une attitude de coquelets arrogants. Ça énerve tout le monde. Plus généralement, il y a parfois un problème de sans-gêne (véhicule garé n'importe comment alors qu'il n'y a pas d'intervention d'urgence, utilisation du deux-tons hors situations d'urgence, etc.).

    2) L'évaluation de la police via des indicateurs chiffrés conduit à des comportements aberrants, notamment le refus d'accepter des plaintes pour des délits dont les policiers savent qu'ils ne seront sous toute probabilité pas résolus (ils ne veulent pas augmenter le chiffre de "délits non résolus"). Ça donne des tentatives de vol avec effraction requalifiés en dégradations, ou le refus total de prendre une plainte pour vol de bicyclette.

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  3. Mauvais dans l'organisation ? Quand des voleurs cassent votre voiture "par pesée" pour y voler des objets et que vous portez plainte, la police ne se déplace même plus prendre des empreintes, pourtant toutes fraîches.
    Cependant, vous recevrez sans problème une amende pour un excès de 1km/h avec un système fait de telle façon que toute contestation est impossible.
    Deux poids, deux mesures.

    Cette même police, que l'on hésitera pas à grimer en tenue para-militaire, noir de la tête au pied et cagoulés dès qu'un accrochage un tant soit peu médiatique aura lieu. Ils disparaîtront aussi vite qu'ils sont venus dès que les caméras seront tournés ailleurs.
    Efficacité policière : 1%.
    Efficacité médiatique : 100%.

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  4. quand j'ai emménagé dans mon nouvel appartement à Tokyo, le policier ilôtier du quartier est venu se présenter, on a discuté un moment, il a laissé sa carte de visite en me disant:"si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas..." La gendarmerie a bonne réputation en France je pense pour les mêmes raisons : un mode opératoire vécu comme plus personnalisé.

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  5. Plusieurs axes sont à étudier à mes yeux avec 20 ans de pratique :
    En premier lieu la motivation des personnels si chère à nos encadrants.
    Il ne faut pas se voiler la face, le policier est un smicard amélioré et c'est l'argent le premier levier de la motivation, bien avant la délégation, la discussion, la participation, etc...
    Bref revoir les salaires des policiers (et les indemnités comme la prime de repas en CRS par exemple qui est à moins de 3 euros !!!) à la hausse et réformer le statut du fonctionnaire notamment avec des contrats plus engageants, impliquerait plus les candidats qui souhaitent entrer dans notre corps.
    L'assurance du salaire avec un minimum d'investissement a amené une génération d'assistés dans nos rang et de fait, à l'heure actuelle, on gère autant (voir plus !) de social, pour ne pas dire cas sociaux, avec les collègues qu'avec le public.
    Ensuite, et là c'est indéniable, faire que tous les corps de la Police Nationale soient tenus par de vrais policiers.
    L'exemple de la Police new-yorkaise est celui que l'on doit suivre.
    Il faut arrêter le recrutement de Bac + 4 + 5 + 20, de premiers de la classe qui ont raté les accès à l'ENA ou l'ENM, pour les corps de commandement et celui de conception et de direction.
    A l'heure actuelle, la VAP (Voie d'accès professionnelle) représente 5 % du recrutement. Or il devrait être de 60 % voir 70 %. Il est certain qu'il est plus facile de modeler de jeunes surdiplomés à la politique du No Wave ou le pas de vague, que des policiers de terrain qui ont vécu déjà 10 ou 15 ans avec la base.
    Il suffit d'entendre les discours tenus à l'ENSOP pour comprendre pourquoi les jeunes commissaires (ou officiers à un autre niveau !) qui débarquent dans les services sont dépourvus de cojones (couilles en français) et sont uniquement obnubilés par leur plan de carrière.
    Passer des heures à expliquer les cycles nycthéméraux, la DMJ, et autres termes du fonctionnement ainsi que des exemples des difficultés du quotidien (manque de véhicules et autres moyens matériels) de la Police Nationale à des têtes pensantes est une perte de temps, surtout avec des patrons (et leurs adjoints, et sous adjoints et sous sous adjoints !) qui ne payent ni essence, ni péages, ni téléphone, ni repas, ni loyer (et oui, ça existe même avec de prime annuelle à 70 000 euros pour certains DDSP)

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  6. Enfin, refaire confiance au policier comme aux victimes.
    Pourquoi les gendarmes sont moins inquiétés que les policiers quand ils font usage de leurs armes ? Pourquoi une majorité de collègues n'osent plus, ne serait-ce que figer une situation litigieuse en sortant leurs armes ? Pourquoi la politique du veau est devenue la norme ?
    Attention, je ne prône pas l'état du Far West mais quand on voit le nombre de moyens qui nous sont proposés puis mis au placard (Tazer, Flash ball, ....) et que la meilleure arme de défense du policier restera encore longtemps le stylo, on peut s'inquiéter pour l'avenir avec des policiers en tenue et en civil qui sont de plus en plus de simples cibles vivantes pour des petits caïds qui ne risquent presque rien pénalement, et seront encore plus reconnus par les leurs comme un vrai chef après avoir blessé, passé à tabac ou tué un fonctionnaire de Police.
    Comme la victime, le policier n'a aucun crédit dans son action même légitime. Certes les brebis galeuse ne manquent pas pour augmenter ce discrédit.
    Mais là encore, pourquoi ne pas sanctionner comme il se doit et faire des exemples quand un policier est un crevure ?
    Il semble que la justice administrative soit autant laxiste que la justice pénale est au final, les mauvais restent dans le jeu, et le gangrènent !
    Les bons flics sont peu récompensés (médaille sans valeur, récompense pécuniaire insignifiante, ...), voir mal vus par des collègues moins performants, et on tire le niveau vers le bas, puisque il est beaucoup plus facile de diriger plusieurs clans, qu'une seule entité corporatiste forte et solidaire comme devrait être la Police.
    Voilà en quelques lignes, non exhaustives, mon avis sur la question.
    Mais le pire, c'est quand des patrons partagent ces idées et avouent qu'ils sont tenus par ..... les politiques.
    Alors au final, rien ne risque de changer puisque malheureusement plus qu'au service des citoyens, les policiers sont les larbins des politiques, simple règle de fonctionnement du mode moderne, en fait.

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  7. Il ne faut pas réformer la Police, il faut simplement lui redonner la place et les missions qui lui sont propres. En banlieue, mais sans doutze ailleurs aussi il n'y a plus d'ilotiers, les patrouilles en voiture sont rares (sauf bien sur dans le quartier des ministeres parisiens), les policiers eux-memes se disent incapables de gerer autre choses que les affaires "graves" mais les petites incivilités, les problemes où il faut simplement assister la population sont laissés de coté. Ne parlons meme pas de la desertion des quartiers dits sensibles où il ne faut pas aller "provoquer" les délinquants.

    La faute à qui ? à l etat qui a deserté, laissant aux municipalités qui le désirent jouer ce role avec les mumu, mais pour les autres ciyoyens ce service n'existe plus.

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