jeudi 25 août 2011

L'argent, l'argent.... eh bien il n'y en a plus!


Cela fait plusieurs jours, voir plusieurs semaines ou mois, que l’on parle d’économies. Comment faire des économies, ou prendre l’argent, éventuellement « à qui » ? On montre du doigt, notamment,  le train de vie de l’Etat. 
Et j me suis posé cette question ; à mon niveau, ce dont je peux témoigner, ou peut-on faire des économies, sans que le service public puisse en être affecté. 
J’ai trouvé trois exemples, et un contre-exemple. 
La première chose qui me soit venue à l’esprit : les frais de justice. Ceux qui font payer la police et/ou la justice. Et je vise là, principalement, les opérateurs téléphoniques. Il faut savoir que la moindre identification de ligne téléphonique est facturée ; à peu près huit euro (du souvenir que j’ai d’un opérateur). Une écoute d’une ligne téléphonique est, elle aussi, facturée ; une centaine d’euro pour la mise en place, et un forfait mensuel. Une facturation détaillée d’une ligne téléphonique est facturée au mois. Tout cela revient, à l’échelon national, à plusieurs centaines de milliers d’euro. Je ne parle pas de certains opérateurs qui peuvent mettre jusqu’à trois mois pour répondre (j’ai reçu, aujourd’hui 25/08, une réponse à une demande du 05/05). Et, en l’absence de réponse, il peut arriver que le dossier n’avance pas. Et s’il n’avance pas…. Je fais le parallèle avec le contrat qui lie les opérateurs et l’Etat, qui est renouvelé périodiquement. Je m’étonne toujours que, dans les négociations avec ces opérateurs, l’Etat ne fait pas baisser ces tarifs ; et, en allant plus loin, pourquoi payer pour ce qui ne représente que des manipulations de fichiers informatiques ? 
Je vois ensuite un peu plus près de moi ; un exemple concret : il y a de cela quelques mois, une grande entreprise parisienne a déménagée ses bureaux. En ajustant son devis, cette entreprise a estimée qu’il lui revenait moins cher d’acheter du mobilier neuf. Par une connaissance interposée, ce matériel a été proposé à mon service, pour une somme modique. Pour donner un ordre d’idée, les bureaux étaient vendus 15€ et les caissons d’accompagnement 5€. L’autorisation a donc été demandée au service administratif pour équiper le service, ou au moins une partie, de ce mobilier. Refus catégorique du service administratif, qui a obligation d’acheter le matériel à un endroit bien déterminé. Le prix d’un seul bureau en vaut dix de ceux qui auraient pu être achetés. Allez comprendre ! Du coup, les fonctionnaires ont acheté leur bureau avec leurs propres deniers!
Et c’est comme ça pour tout le matériel ; obligation de le prendre chez tel fournisseur ; si le même produit est trouvé ailleurs, moins cher, eh bien tant pis. On préfère payer plus cher ! 

Pour le dernier exemple, j’ai regardé par la fenêtre de mon bureau. En quelques semaines, au moins deux cérémonies ; l’une pour introniser un haut fonctionnaire parisien, et l’autre pour la libération de Paris. Qui dit cérémonie, dit, plusieurs jours avant, mobilisation des services de police pour le balisage des zones d’interdiction de stationnement, plus tard l’enlèvement des véhicules dans tout le quartier. Tout cela représente un cout fonctionnaire énorme ; je ne parle pas des mesures de sécurité le jour de la cérémonie, elles sont inévitables. juste avant la cérémonie, il convient de tout nettoyer ; tout ce qui ne l’est pas d’habitude ; mais là, pour recevoir les hauts fonctionnaires, ça doit être propre. Après tout, ceux qui y travaillent dans ces locaux toute l’année, tant pis ! Ca peut être sale ! Ah, oui, le fameux tapis rouge est de sortie, bien entendu ! Ensuite, on installe des petites tentes, pour le « gouter » de ces messieurs. Je vous rassure, ce ne sont pas les restes de la cantine. Et l’eau n’est pas du robinet !  Je passe la cérémonie, en elle-même, qui ne me pose aucun problème. 
A cela, je fais un parallèle avec le service qui m’emploie. Depuis deux ans, les « vœux » de début d’année ont été tout bonnement supprimés ; au motif qu’en période de crise, cela paraissait « déplacé ». Peut-être. Sauf que pas un seul centime de fonds publics n’était utilisé pour cette soirée qui permettait de réunir les personnels du service, et les partenaires qui contribuent, avec nous, au bon fonctionnement des enquêtes. Rien n’y fait, c’est ainsi. 
Maintenant, les économies que l’on nous impose, du moins, un exemple : depuis cet été, nous avons un photocopieur pour un étage qui sert d’imprimante réseau. Ce photocopieur sert donc à environ vingt personnes. Très pratique lorsque l’on fait, la majeur partie du temps, du feuille à feuille. Sur une journée, j’imprime une moyenne de 30 documents. Je ne parle pas de ceux où je constate, après impression, qu’il y a une erreur !  Certains de ces documents sont juste des documents de travail, d’autres des procès-verbaux d’enquête ou des réquisitions judiciaires. Et donc, à chaque fois, je vais sue le palier chercher mon document. Je retourne à mon bureau pour le signer, et le « Marianner » (tamponner), et éventuellement, je repars dans l’autre sens, pour, la plupart du temps, le faxer. Je ne parle pas des éventualités (qui se produiront) lorsque le photocopieur tombera en panne ! 
Bref, j’envisage d’acheter ma propre imprimante ! 
Tout ça pour dire que des économies, on peut en faire. Mais l’Etat et son administration sont tellement sclérosés par leurs propres règles, qu’il est difficile de faire quoi que ce soit. Par contre, on baisse le nombre de fonctionnaires, on baisse leurs moyens, mais surtout, ils doivent faire mieux, et s’il vous plait, avec le sourire. 

1 commentaire:

  1. Il n'y a pas si longtemps, en France et non en URSS, l'idée même d'opérateur tél privé n'avait pas de sens.

    Pourquoi l'État devrait se ruiner au profit d'opérateurs privés, entreprises à but lucratif ? Si l'opérateur tél *est* l'État, aucune perte d'argent : une personne d'un ministère travaille pour répondre à la demande d'un policier, et une éventuelle compensation inter-services ne serait que le transfert d'une somme d'argent qui « reste » dans la famille.

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